Conforté par la réorganisation des alliances maritimes, épargné par les typhons et le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis, Singapour a en 2018 battu un nouveau record avec un trafic de 36,6 MEVP, soit une hausse de 8,7 %. Cependant le volume d’activité totale du port n’a augmenté que de manière marginale (+ 2,3 Mt), s’établissant à 630 Mt car le vrac n’a pas suivi le rythme. Si le port reste la première place mondiale de soutage, les ventes ont perdu un million de tonnes par rapport à l’année dernière, pour se figer à 49,6 Mt sous l’effet des cours élevés du pétrole et payant « l’affaire » des carburants contaminés rencontrés en août. Une incitation à aller s’approvisionner ailleurs. Le trafic est également à la hausse dans les autres pays du Sud-Est asiatique dans le sillage de leur essor économique et de la construction de nouveaux équipements portuaires. En premier lieu au Vietnam où il a atteint 386 Mt, dont 13,3 MEVP sur les neuf premiers mois de l’année, soit des hausses respectives de 18 et 27 %. Il a notamment progressé de 21 % à Cai Mep, près d’Ho Chi Minh Ville, et de 161 % pour les conteneurs à Quang Ninh, près d’Haiphong, avec l’entrée en service du terminal de Cai Lan. Au Cambodge, le seul port en eaux profondes du pays, Sihanoukville, a vu son trafic bondir de 16,9 %, à 537 107 EVP.
En Inde, d’avril à décembre, correspondant aux neuf premiers mois de l’année fiscale, le trafic a augmenté de 3,77 % passant de 499,7 à 518,6 Mt, tiré à la hausse par les importations de pétrole, de charbon, les engrais et le conteneur. Le volume a atteint 84,91 Mt à Deendayal Port, 80,43 Mt à Paradip et 52,53 Mt à Jawaharlal Nehru, par ailleurs premier port conteneur qui a enregistré sur ce créneau une hausse de 7,2 % à 5,05 MEVP en 2018. Un développement qui pour l’heure ne contrarie pas Colombo. Le port sri-lankais a franchi la barre des 7 MEVP, contre 6,2 MEVP en 2017, grâce au transbordement en hausse de 19 %.