En cinq ans, revendiquent Stéphane Raison et François Soulet de Brugière, respectivement présidents du directoire et du conseil de surveillance, dont les mandats arrivent à échéance, le trafic du port de Dunkerque aura gagné plus de 8 Mt (de 43,57 à 51,6 Mt) et le conteneur, plus de 130 000 « boîtes » (de 291 628 à 422 000 EVP). 2018 les a également confortés. Quelques signaux forts ont jalonné l’année, à commencer par le GNL (+ 56 %) et le conteneur (+ 13 %). Le port « post-pétrole », selon l’expression consacrée, continue de voir ses flux pétroliers se replier de 3 %, à 3,34 Mt en 2018, mais au total, les vracs liquides sont en hausse de 8 % à 5,48 Mt, car portés par la montée en puissance du GNL (1,22 Mt), alors que l’installation a été contrariée par des travaux sur une torchère et « dans un contexte où les assets du terminal ont été cédés par Total et EDF », indique Stéphane Raison. Pour rappel, Total a cédé sa participation de 9,99 % dans le terminal méthanier de Dunkerque, une opération qui s’inscrivait dans le cadre du processus de cession initié par EDF (65,01 %) en début d’année. À la clôture de la transaction, un consortium sous la houlette de Fluxys Europe en est devenu le propriétaire. « Fluxys entend faire de ses deux terminaux – Zeebrugge et Dunkerque – une porte d’entrée importante pour l’alimentation en GNL pour l’Europe », se félicite Stéphane Raison. Dunkerque a ainsi effectué en 2018 son premier rechargement de navire (le Provalys) en GNL, service proposé depuis fin 2017 par Dunkerque LNG, filiale de Fluxys, avec laquelle il a de nouveau contracté pour développer en 2019 une station d’avitaillement terrestre (soutirage par camion).
Conteneurs au rendez-vous
Autre source de contentement, l’activité conteneurisée (422 000 EVP), principalement localisée au Quai de Flandre en cours d’extension. « Elle est en hausse de 13 % en 2018 et de 14 % pour les conteneurs pleins. Elle a profité de l’essor du trafic de transbordement depuis et vers la péninsule Ibérique et le Nord de l’Angleterre ». Avec l’extension de 500 m (un investissement de 26,50 M€, travaux engagés début 2017) dont la livraison est imminente, le port disposera « de 1 800 m de quais dont plus de 1 000 m à 17,5 m de tirant d’eau. Peu de ports européens, en dehors de Rotterdam, ont ces caractéristiques ». Le GPM offrira en outre aux armateurs, dès le 2e trimestre 2019, la possibilité de se plugger à quai. En 2018, le port dunkerquois a emporté une victoire symbolique, ArcelorMittal y a transféré certains flux conteneurisés à l’export (5 300 conteneurs) alors traités à Anvers.
L’importation de minerais et de charbon dont il est le leader français (ces trafics représentent plus de 50 % du total) reste un marqueur pour Dunkerque, qui a terminé l’année sur une nouvelle progression (5 %) des vracs solides (25,91 Mt). Le trafic de minerai franchit même pour la première fois le cap des 15 Mt, gonflé par l’activité de l’usine dunkerquoise d’ArcelorMittal mais aussi par la très bonne tenue des flux de transbordement au quai à Pondéreux Ouest pour les autres usines sidérurgiques du groupe. Le charbon s’inscrit également en hausse de 7 % à 6,4 Mt, mais sans pour autant compenser les trafics perdus depuis.
En revanche, les marchandises diverses sont en repli de 2 % (20,17 Mt) tandis que le conventionnel est à l’étal à 1,14 Mt.
Reste l’incertitude sur le devenir du trafic transmanche (15,58 Mt) du deuxième port français pour les échanges avec la Grande-Bretagne. Le nombre de camions et remorques a dévissé de 4 % l’an dernier (596 000 unités) et le passager, de 2 % à 2,62 millions de voyageurs.
Pour Stéphane Raison, tant que la fluidité dans les deux sens sera préservée, « cela se passera bien. Et si, dans un scénario noir, on doit stocker des camions, on dispose du parking d’attente sécurisé de 225 places dans l’enceinte du terminal transmanche que nous venons de livrer ».
Dunkerque
51,6 Mt
3 %