Avec 7,05 Mt, le port atlantique est parvenu à maintenir ses imports à flot (5,5 Mt) mais sans parvenir à enrayer la chute de ses exports (– 10 %, à 1,6 Mt).
Avec un recul d’environ 100 000 t en sorties de maïs, Bordeaux accuse le coup de deux mauvaises campagnes céréalières. « La région a subi un printemps humide, suivi d’un été sec, ce qui a impacté la production dans l’hinterland. Ce secteur doit aussi faire face à une concurrence internationale accrue », constate Étienne Naudé, directeur de la stratégie et du développement du GPMB. En 2015, le port réalisait le double de tonnages sur le trafic céréalier. Au niveau des sorties, les trafics quartz ont de même subi une perte de 20 000 t en 2018, pénalisés par des délais d’autorisation d’exploitation de carrières et les grèves ferroviaires du printemps.
Ces baisses ont cependant été en partie compensées par des exports dynamiques sur les ferrailles, générées par l’activité d’AFM Derichebourg, qui monte en puissance – avec en 2018 de nouvelles installations de traitement de matériel frigorifique – et qui devrait atteindre bientôt les 100 000 t. De même, les sorties de diester, concurrencées par le marché argentin et qui peinaient à prendre leur envol, progressent de 40 %, une embellie loin cependant de compenser la chute sur les imports de produits raffinés. « En 2018, 3,6 Mt ont été importées. La perte de 150 000 t de trafic va au-delà de la baisse structurelle sur la consommation et découle surtout de la reprise du trafic de produits raffinés sur le port de Bayonne », indique Étienne Naudé.
Conteneurs en baisse de 26 %
À l’import, certains secteurs ont toutefois le vent en poupe: les graines et huiles oléagineuses (+ 29 %, 360 000 t au total) par la société Saipol, le gaz (+ 50 %) importé par Cobagal, le clinker dont les volumes triplent (100 000 t) pour le compte de la cimenterie Lafarge et de la nouvelle usine de fabrication Aliénor Ciments (Cem’In’Eu) basée dans le Lot-et-Garonne, qui pourrait générer à court terme 200 000 t de trafic maritime. Découlant directement de l’arrêt du trafic maritime conteneur de MSC depuis l’été dernier sur la place bordelaise, le nombre total d’EVP (40 000 en 2018) a inévitablement chuté de 26 %. « En tonnage, la baisse n’est que 20 % », pointe le directeur de la stratégie, « CMA CGM ayant enregistré une hausse de 14 % d’EVP pleins ».
Une lueur: la croisière. Pas moins de 44 escales maritimes ont été réalisées en 2018 pour un total de 35 000 passagers. En 2019, 57 paquebots sont programmés avec la visite de nouvelles compagnies anglaises telles que Fred Olsen et Oceania Cruises. Près de 10 000 passagers supplémentaires sont attendus.
Enfin, le port devrait retrouver un cours normal dans sa gestion au quotidien.
Jean-Frédéric Laurent, l’actuel président du directoire du Grand Port maritime de La Réunion, doit succéder à Christophe Masson, actuellement en arrêt maladie. De multiples défis l’attendent, tant pour infléchir des tendances baissières de trafics historiques, réorganiser la manutention verticale, renouer le dialogue avec la communauté portuaire et les collectivités territoires que gérer les questions en suspens d’une possible régionalisation de la gouvernance.
Bordeaux
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