« En 2018, nous avons consolidé le changement d’échelle enregistré en 2017 », explique José Alberto Carbonell, directeur général de l’Autorité portuaire de Barcelone (APB). La forte poussée de 2017 (+ 26 %) a été complétée par une nouvelle hausse de 10 % l’année dernière, portant le trafic à 66 Mt. L’évolution des principales composantes du trafic est encourageante. Se revendiquant comme un port principalement dédié aux marchandises diverses, Barcelone a engrangé sur cette activité 46 Mt (+ 13 %), tirée par le conteneur (+ 16 %, 35 Mt, 3,4 MEVP) alors que le conventionnel n’a crû que de 3 % (11 Mt). Le trafic automobile a reculé de 3 % (quelque 800 000 véhicules).
Dans le conteneur, Barcelone s’affiche comme un acteur-clé sur la route Europe-Asie avec 41 % des exportations mais 73 % des importations. La Chine représente un quart des flux de conteneurs. Le port élargit cependant ses horizons: les exportations vers les États-Unis et le Mexique ont progressé respectivement de 15 et 16 %. « Nous devons améliorer notre connectivité avec ce marché porteur », indique José Alberto Carbonell.
Autonomie de gestion
Le principal sujet de satisfaction concerne le report modal: 262 000 EVP ont transité par le rail (+ 8 %), portant la part ferroviaire dans le trafic global à 13,3 % en 2018. Le ratio est même supérieur (36,2 %) pour les véhicules transportés: 264 000 l’ont été via la ligne qui relie le port à l’usine Seat de Martorell. Les résultats liés aux autoroutes de la mer (Afrique du Nord et Italie) sont également satisfaisants avec 149 00 UTI transportées en 2018 (+ 7 %). Selon l’APB, près de 150 000 poids lourds ont ainsi pu être détournés de la route.
Par ailleurs, l’APB, qui a fait un gros effort pour améliorer le réseau ferroviaire interne du port, espère négocier prochainement un accord-cadre avec le ministère de l’Équipement pour la réalisation des accès directs routiers et ferroviaires (UIC). Le dossier en discussion depuis plus de dix ans est un enjeu important pour Barcelone, seul port espagnol disposant d’une liaison UIC avec le réseau français. La tenue d’élections législatives anticipées, le 28 avril, en Espagne laisse cependant planer un doute sur le calendrier.
C’est également dans un souci de compétitivité que Mercè Conesa, la présidente de l’APB, a plaidé pour « une autonomie de gestion de façon à être en position concurrentielle face aux ports européens ». Un sujet qui n’est pas à l’ordre du jour à Madrid, du moins pour l’instant.