Les armateurs de porte-conteneurs vont mieux…

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« Malgré la hausse du prix du pétrole, notre marge opérationnelle récurrente reste très au-dessus de la moyenne de l’industrie », a souligné Rodolphe Saadé, le PDG du groupe CMA CGM à l’occasion de la publication de ses résultats financiers.

En 2018, outre les tensions commerciales entre les géants économiques de la planète, les armateurs de porte-conteneurs ont navigué dans un environnement contraint par l’augmentation des coûts du combustible de soute liée aux accès de fièvre du pétrole (toutefois couverts par les BAF appliquées) et des taux de fret sous pression (en raison d’un excédent de capacités). Leur rentabilité a été diversement impactée, certains s’en sortant mieux que d’autres.

CMA CGM a réalisé, pour sa part, une année en forme de confirmation des tendances observées ces derniers mois – résultats financiers et volumes transportés à la hausse –, avec quelques lignes de crêtes atteintes. L’armateur tricolore franchit le palier des 20 MEVP (20,71 MEVP vs 18,95 MEVP en 2017), enregistrant une croissance de 9,3 % par rapport à 2017. Son chiffre d’affaires ne s’en porte que mieux, pour s’établir au-delà des 20 Md$, à 23,48 M$ (+ 11,2 %). Il a été aidé par une bonne tenue commerciale de la plupart de ses lignes maritimes. Si le prix du fuel a malmené son résultat opérationnel, celui-ci est néanmoins en hausse de 3,1 %, à 610 M$. Mais ce niveau est bien en deçà de celui de 2017, où il dépassait les 1,5 Md$. Pour améliorer ses ratios, l’armement marseillais va lancer « un nouveau plan de réduction de coûts de 1,2 Md$ », annonce-t-il. Le précédent en la matière remonte à 2016, le secteur du transport maritime étant alors en pleine crise de surcapacités. L’année 2018 fut déterminante pour le groupe français. La montée en puissance au sein du capital de Ceva Logistics, n° 8 mondial des services logistiques (selon Dynamar), est le premier jalon du « grand projet » de Rodolphe Saadé pour positionner son groupe comme un acteur global couvrant toute la chaîne du transport. Le groupe vient de lancer une OPA amicale, visant à en être le maître à bord absolu, avec plus de 50 % du capital.

Maersk, d’aplomb

Le leader mondial du transport maritime confirme, pour sa part, son rétablissement amorcé à partir du second semestre 2018. La division Ocean – qui comprend les activités de ligne régulière du groupe AP Møller Maersk sous les marques Maersk Line, Hamburg Süd, Aliança et SeaLand ainsi que les activités des terminaux d’APM Terminals – a enregistré un chiffre d’affaires de 28,4 Md$, en hausse de 29 % d’une année sur l’autre, « grâce à l’acquisition de Hamburg Süd ». L’augmentation moyenne de 32 % de la soute, que la hausse modérée des taux de fret n’a pas pu compenser, fut un frein. Le chiffre d’affaires des seuls terminaux a augmenté de 9,4 %, à 3,1 Md$ (pour 2,8 Md$ en 2017) et l’Ebitda, de 28 %, à 567 M$.

Avec 26,6 MEVP, les volumes transportés de Maersk Line, en berne depuis quelque temps, retrouvent de l’aplomb (+ 21,6 %). À cet égard, également, la compagnie le doit en grande partie à Hamburg Süd car sans ses volumes, l’augmentation aurait été d’environ 2,5 %. Le groupe danois avance par ailleurs dans sa stratégie de « recentrage » sur son cœur de métier (le transport maritime et la logistique): sa filiale spécialisée dans le forage Maersk drilling, qu’il a décidé de scinder, fera son entrée en Bourse en avril. Pour 2019, Maersk Line s’attend à ce que les volumes de transport de conteneurs augmentent au même rythme que le marché, soit entre 1 et 3 %. La société a affirmé à plusieurs reprises qu’elle ne passera pas de nouvelles commandes de gros navires au moins jusqu’en 2020 et qu’elle n’augmentera pas sa capacité effective en 2019.

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