International Car Operators a démarré symboliquement l’année. Son terminal ro-ro a réceptionné mi-février un premier lot de 3 000 voitures électriques Tesla Model 3 en provenance des États-Unis. Une opération qui pourrait toutefois s’avérer moins intéressante que prévue puisqu’il n’y a pas de transit via une installation PDI (Pre delivery inspection). Le principal manutentionnaire ro-ro de Zeebrugge, avec 1,8 million d’unités, principalement des voitures, vient par ailleurs de renouveler un contrat de cinq ans avec Mazda pour la réception et le traitement des voitures destinées au marché européen, notamment au Royaume-Uni. Et il n’est pas improbable que Zeebrugge (17,62 Mt, de et vers le RU) profite de la fermeture par Honda Motor Europe Logistics de son usine de production de Swindon (RU). Si Gand préservera son quota (70 000 unités essentiellement d’Asie), ainsi que le fret de pièces de rechange, Zeebrugge pourrait gagner des flux supplémentaires en plus des 60 000 unités déjà comptabilisés. D’autre part, ICO va réceptionner des voitures Volvo S 60 produites à Ridgevill (Caroline du Sud) – 50 000 unités dans un premier temps, le double attendu en 2020 – qui seront ensuite dirigées vers le centre de distribution à Gand.
Perte de 240 000 véhicules
Zeebrugge a ainsi traité l’an dernier un trafic de 2,83 millions de voitures neuves au sein de ses terminaux spécialisés (C.Ro Ports de Cobelfret, Wallenius Wilhelmsen Logistics, Toyota et P&O Ferries). La part du trafic lié au Royaume-Uni intervenait pour 31,86 % en 2017 contre 36,45 % en 2016. Selon une étude du Pr Vermeiren (Université d’Anvers), le trafic de voitures à Zeebrugge baisserait de 30 % à l’exportation et de 20 % à l’importation dès 2020/2021. Il pourrait donc y avoir une perte de 240 000 véhicules. La chute de la valeur de la Livre Sterling favoriserait certes l’industrie automobile britannique, mais combien de constructeurs étrangers y seront-ils encore N’est-il pas question d’un déménagement de l’usine de BMW d’Oxford vers les Pays-Bas Un Brexit sans accord porte aussi le risque de voir des constructeurs organiser des livraisons directes de voitures des États-Unis et de l’Inde, privant Zeebrugge de quelques volumes à l’exportation.
Pour sa part, Wallenius Wilhelm Logistics, qui traite des voitures mais également du breakbulk (engins de génie civil, excavatrices), s’est inscrit dans la construction d’un nouveau terminal ro-ro. Il devra cependant patienter jusqu’en 2024 pour l’occuper compte tenu des aménagements nécessaires. En attendant, WWL va prochainement traiter un nouveau trafic roulier de camions pour Daimler, à destination des États-Unis.
33 M£
Le gouvernement britannique doit verser 38,44 M€ à Eurotunnel. Cette action en justice menée par l’opérateur du tunnel sous la Manche s’inscrit dans le cadre des contrats conclus en décembre avec trois compagnies maritimes concurrentes pour l’approvisionnement en médicaments et d’autres importations dites vitales en cas de scénario sans « deal ». En plus de ce dédommagement, un accord garantit que le tunnel sous la Manche « reste la voie privilégiée pour le transport des marchandises essentielles entre l’UE et le Royaume-Uni ».