Déjà évoquée à diverses reprises dans le passé par divers industriels implantés sur le port de Brest et sur sa zone industrielle, l’installation d’un ascenseur à bateaux s’est imposée comme urgente lorsque des entreprises, comme la Chaudronnerie industrielle de Bretagne, qui faisait alors partie du groupe Meunier, a reçu plusieurs contrats de chalutiers. Les difficultés techniques rencontrées lors de leur mise à l’eau et les surcoûts générés par sa logistique rendaient nécessaire l’installation d’un tel équipement. L’Union maritime de Brest et sa région (UMBR), qui fédère une cinquantaine d’entreprises représentant environ 2 000 emplois, défend ce dossier depuis une décennie. Il fut alors confié à Yann Mauffret, directeur des chantiers du Guip, qui requérait lui aussi la nécessité d’un outil, entravé notamment dans ses travaux sur des navires du patrimoine ou les bateaux en bois de la Marine nationale comme les goélettes Étoile et Belle-Poule.
L’UMBR portait notamment le projet d’un élévateur de 650 t, un tonnage que les cabinets Ingerop/Catran ont validé dans une étude commanditée par la Région pour la somme de 130 K€ en 2015.
Le projet s’est alors heurté à l’opposition des dirigeants des ports de Lorient et Concarneau entre autres, y voyant une forme de concurrence.
L’affaire est allée loin jusqu’à pousser à la démission le président de Bretagne Pôle Naval, Bruno Pivain, par ailleurs dirigeant de la société Navtis à Brest, en juin 2018 afin, justifiait-il, « de contribuer à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question des infrastructures ».
La récente décision du Conseil régional de Bretagne de doter le port de Brest d’un outil d’une capacité de 250 t, bien loin du projet initial, n’est sans doute pas de nature à y contribuer.