Que faire des sédiments tirés du dragage des ports?

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Les ports et leurs accès doivent être régulièrement dragués pour maintenir un tirant d’eau suffisant et permettre l’accès de navires toujours plus grands. Le dragage permet de retirer les sédiments marins qui s’accumulent. Or, la réglementation concernant leur utilisation s’est énormément durcie ces dernières années. Alors qu’elles étaient auparavant rejetées au large des côtes, une telle opération n’est plus possible aujourd’hui.

L’Union européenne a fini par encadrer. Les vases en question doivent être analysées afin de connaître leur teneur en contaminants: métaux lourds, PCB, TBT, hydrocarbures, etc. En deçà de certains seuils, les sédiments marins peuvent être rejetés dans le milieu naturel. Au-delà, deux solutions s’offrent: les envoyer vers des décharges de classe 2, ce qui a un coût conséquent, à la fois du fait de ce stockage particulier et du transport jusqu’à ces décharges rarement situées à proximité des ports; ou les traiter pour les valoriser. Elles peuvent alors être utilisées comme sous-couches routières, ou en comblement.

Circuit fermé

C’est cette dernière option qu’a choisie le port de La Rochelle, tout comme Dunkerque, pionnier en la matière. L’intérêt est double. À La Rochelle, il s’agit d’une part de valoriser les sédiments marins extraits du bassin à flot du port de commerce, de l’ancien bassin des chalutiers qui accueille aujourd’hui des bateaux de plaisance et de quelques lacs urbains de l’agglomération rochelaise. Et d’autre part, de remplir l’immense casier de La Repentie qui, une fois comblé, formera un terre-plein entre le pont de l’île de Ré et les quais de Chef de Baie.

Les sédiments non immergeables retirés des différents sites sont acheminés par camions jusqu’à l’unité de valorisation, aménagée en bordure de La Repentie. Ils sont déversés dans deux grands bassins d’égouttage de 10 000 m3 chacun. L’eau que contiennent les vases s’évapore pour une part, est drainée d’autre part, de façon à les assécher lentement. Devenues plus épaisses, elles sont transférées vers deux autres bassins, de 2 000 m3 chacun. En fin de circuit, ces vases devenues presque solides sont utilisées pour remblayer le terre-plein adjacent.

De l’arrivée des sédiments à leur utilisation finale, un cycle complet nécessite environ huit mois. Au total, ce sont 30 000 m3 qui peuvent ainsi être traités et valorisés chaque année. L’eau drainée par les décantations successives contient autour de 200 mg/l de matières en suspension en début du cycle. En fin, elle n’en a plus que 35 mg/l, le seuil à atteindre pour qu’elle puisse retourner au milieu naturel. Le site lui-même a été pensé pour durer cinq ans, le temps de terminer le terre-plein de La Repentie. Ensuite, l’unité de traitement sera démantelée.

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