Acceptabilité sociale

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Elle amortit plutôt bien les embardées et même pendant les années de basses eaux. La conjoncture économique en étau, la géopolitique en otage du climat insécuritaire, les incertitudes d’un monde qui ne veut pas toujours tourner très rond, n’auront pas suffi à immerger le secteur de la croisière.

À considérer sa croissance ces dernières années, le déluge de commandes, l’évolution de l’offre qui se diversifie, se segmente et se sophistique ainsi que le déplacement de la demande qui émerge hors des sentiers historiquement acquis, l’industrie serait loin de son plein.

Certains observateurs s’en émeuvent, craignant que, sur le modèle du porte-conteneurs, à défaut de comprimer les coûts d’exploitation, le gigantisme ne se traduise par une surcapacité difficile à juguler ensuite. « Dans la croisière, depuis 30 ans et au niveau mondial, c’est l’offre qui crée la demande », tacle Erminio Eschena, directeur des relations extérieures chez MSC. La compagnie italo-suisse défend particulièrement cette théorie selon laquelle la capacité appelle mécaniquement les nouveaux clients.

Or, les codes sociétaux changent. Et le secteur est rattrapé par son empreinte environnementale. Et c’est bien son « grand sujet » du moment: prendre en compte l’irritabilité des riverains dans les ports d’accueil que les panaches de fumées venant les indisposer à leurs balcons n’amusent pas du tout. D’autres oppositions se développent, malgré les mannes économiques déversées, jusque chez les décideurs, « encombrés » par les flots de touristes que libèrent en masse ces hôtels-flottants. Certaines villes ont tranché dans le vif. À Venise, où le passage des paquebots à proximité des « monuments de grand prestige » fragilise les fondations de la Sérénissime, les grands gabarits doivent escaler ailleurs.

L’an dernier, alors que Costa sacrait ses 70 ans, son président, Neil Palomba, profitait d’une opération marketing, en présence de 1 800 agents de voyages, pour évangéliser: « À Venise, les croisiéristes ne représentent que 1,5 million et 50 % d’entre eux ne passent pas par la lagune. Nous ne sommes pas le problème du tourisme excessif. Et cela, vous devez l’expliquer à vos clients ». Le leader européen entend apporter une première réponse, dès mars prochain, lorsque sortira son Costa Smeralda propulsé au GNL.

Pour les ports, sous peine d’être disqualifiés, l’arbitrage en faveur du GNL sera déterminant, les armateurs sélectionnant leurs ports d’embarquement là où pourra se réaliser le soutage. Au Sud, Marseille et Barcelone sont bien positionnés. L’Italie dispose de terminaux à proximité mais pas dans les principaux ports de croisière que sont Gênes, Savone, Civitavecchia ou Venise. Il en va de même à Southampton, Amsterdam et Copenhague…

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