« Une année dense à tous les niveaux »

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Costa a un planning de livraison chargé d’ici 2023. Quelles sont vos visées?

Neil Palomba: D’ici 2023, nous aurons sept nouveaux navires. Le montant de l’investissement global s’élève à plus de 6 Md€ et permettra à notre groupe de doubler sa capacité d’accueil. Cette opération va aussi marquer un tournant essentiel pour l’industrie des croisières qui va entrer dans une nouvelle ère grâce à des navires de conception innovante. Nous allons accueillir dans la flotte les premiers paquebots à être équipés d’une propulsion au GNL, un carburant marin économique et sûr qui permet de réduire les émissions des oxydes d’azote de 85 %, les particules de 95 %, le CO2 de 25 % et d’éliminer totalement le dioxyde de soufre. Cinq navires au GNL, dont trois pour notre marque allemande AIDA Cruise, vont successivement sortir du chantier Meyer de Turku, en Finlande. Le premier d’entre eux, l’AIDAnova, est entré en service en décembre dernier. En octobre prochain, ce sera au tour du Costa Smeralda puis ses deux premiers jumeaux seront livrés en 2021 et 2023. Les deux derniers, construits par Fincantieri dans ses chantiers italiens de Monfalcone et de Marghera, marqueront un tournant pour notre groupe car il s’agira des deux premières unités pour le marché chinois.

À quels chantiers confiez-vous le refit et l’entretien de vos navires?

N.P.: En 2016, nous avons signé un accord de partenariat avec les chantiers de San Giorgio del Porto, dont nous sommes devenus actionnaire à hauteur de 33,3 %, afin de développer un centre spécialisé au niveau mondial dans la réparation et la transformation des navires à Marseille. Mais nous pouvons aussi recourir à d’autres chantiers en cas d’aléas et en fonction du positionnement de nos navires. Nous avons initié en 2018 une vaste opération d’entretien sur dix paquebots qui se conclura fin 2019. Elle a concerné tant des travaux ordinaires et ponctuels mais, dans certains cas, nous sommes intervenus de façon plus spécifique. C’est le cas du Costa Fortuna, exploité jusqu’à présent en Asie, mais qui revient en Europe en mars prochain. Nous avons aussi profité de cette immobilisation pour équiper des navires de notre flotte en scrubbers (en vue de la réglementation Marpol sur le soufre, NDLR).

Quel bilan faites-vous de l’année 2018 pour votre groupe?

N.P.: Cela a été une année dense à tous les niveaux. Durant les fêtes de fin d’année, entre Noël et le jour de l’An, nous avons enregistré d’excellents taux d’occupation, ce qui nous a permis de consolider la tendance des années précédentes. La Méditerranée fait partie des destinations les plus appréciées par notre clientèle, italienne et internationale, et les avis formulés sur les réseaux sociaux sont toujours positifs.

Comment a évolué votre activité passagers l’an dernier?

N.P.: En 2018, le nombre de passagers a considérablement augmenté comme l’indice de satisfaction de la clientèle. Fin 2018, notre taux de recommandation net (NPS) était de 58 %, taux rarement atteint d’ailleurs en ce qui concerne l’hospitalité. Il devrait l’être bien davantage lorsque notre navire amiral, le Costa Smeralda, entrera en service en octobre. Ce paquebot et les services offerts à bord (concept « Italia/Italy », NDLR) nous permettront de rendre hommage à l’Italie. Il y aura un musée à bord dédié au design italien et 16 bars et restaurants qui permettront aux passagers de découvrir l’authenticité de la cuisine italienne. Pour les espaces intérieurs et les cabines, nous avons fait appel à quatre sociétés de référence mondiale – Dordoni Architetti, Jeffrey Beers International, Partner Ship Design et Rockwell Group – et recruté le New-Yorkais Adam Tihany en tant que directeur de création.

Quels sont les ports essentiels pour Costa en Méditerranée?

N.P.: En Italie, c’est tout d’abord Savone où nous enregistrons chaque année un trafic de 800 000 passagers. Dans ce port, nous sommes concessionnaires du terminal pour lequel nous venons d’être renouvelés jusqu’en 2024. Nous avons passé un accord avec l’Autorité du système portuaire de la mer Ligure occidentale afin de moderniser le quai et le terminal Palacrociere en prévision de l’arrivée du Costa Smeralda. Une opération qui nécessite un investissement de 24 M€. Nous sommes aussi très présents à Naples, Civitavecchia et La Spezia, où nous avons également programmé d’autres investissements.

Quelles sont vos convictions environnementales?

N.P.: Nous avons pris le parti de lutter contre le gaspillage alimentaire à bord des navires. Le programme « 4 Good Food », qui vise à le réduire de moitié d’ici 2020, s’inscrit dans cette optique. Nous avons ainsi revu toutes les procédures de nos cuisines afin de valoriser la qualité plutôt que la quantité, favoriser la traçabilité, les circuits courts et les producteurs locaux. Nous avons également lancé des campagnes de sensibilisation auprès des passagers et des équipages. Nous agissons aussi sur les surplus alimentaires en organisant des dons en partenariat avec la Banque alimentaire (ce programme, débuté dans les ports de Savone et Civitavecchia, a été mis en place à Marseille en mai 2018, NDLR).

Mais nous avons un autre projet important lancé sur le Costa Diadema en ce début d’année: l’« Adagio Tour », fruit d’une collaboration entre Costa, l’AISM (Association italienne pour la sclérose en plaques) et Costa Crociere Foundation. Pour la première fois au niveau mondial, des passagers handicapés pourront participer gratuitement à des excursions à terre de groupe. Enfin, nous avons voulu agir pour promouvoir le tourisme en faveur de la Ligure. Une façon pour nous de soutenir Gênes et la région après l’effondrement du pont Morandi en août dernier.

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