1,7 million de croisiéristes ont foulé les quais phocéens en 2018, soit 17 % de touristes supplémentaires pour Marseille et ses environs générant près de 350 M€ pour l’économie locale. La dynamique se poursuivra en 2019 avec 1,8 million de passagers anticipés. Une année marquée par des escales de paquebots fraîchement livrés parmi lesquels l’AIDAnova et le MSC Smeralda. « Notre croissance est supérieure aux autres ports méditerranéens. Les paquebots reviennent après s’être détournés des ports du Sud en raison des attentats de Nice, de Barcelone ou de Sousse. Au même moment, les armateurs ont pris conscience de l’intérêt de se renforcer en Europe du Nord où la clientèle dépense davantage. Les mois de juillet et août, traditionnellement très fréquentés, sont devenus les plus faibles de l’année en raison de ce phénomène », explique le président du Club de la croisière Marseille-Provence, Jean-François Suhas.
2019 s’annonce prometteuse, flirtant sans cependant les atteindre avec les 2 millions de passagers. Ce cap tant attendu sera franchi l’année suivante. « Nous serons bien au rendez-vous en 2020 avec sept postes à quai disponibles. Nous n’aurons pas besoin d’investir davantage si ce n’est dans la transition énergétique », précise le pilote de profession. Marseille entend en effet se positionner comme port d’avitaillement des navires au gaz.
Internationalisation croissante
En mars prochain, le MSC Bellissima ouvrira le bal des escales, suivi de l’AIDAnova en avril, premier navire 100 % GNL. Le MSC Smeralda, lui aussi entièrement propulsé au gaz, se présentera à la passe Nord le 1er novembre prochain. Le MSC Grandiosa, paquebot de 6 000 passagers en cours de construction aux Chantiers de l’Atlantique, entamera le 10 novembre sa croisière inaugurale au départ de Hambourg et jettera l’ancre à Marseille. « Cette année, nous accueillerons 13 escales inaugurales, nous battons tous les records », se réjouit le président du club.
Si la clientèle française représente 23 % de la fréquentation des paquebots à Marseille, l’ouverture de lignes aériennes directes vers le Canada en 2018, et cette année sur la Russie, laisse augurer une internationalisation croissante. « Nous avons accueilli 27 000 Canadiens l’an dernier, 24 000 Russes et 20 000 Brésiliens. La Chine, avec 18 000 passagers dont 2 000 en tête de ligne, représente 1 % du trafic mais le marché progresse ». Jean-François Suhas fonde de grands espoirs à la fois dans l’ouverture d’une ligne directe en 2021-2022 avec Shanghai et dans le positionnement en Méditerranée de paquebots exclusivement dédiés à la clientèle chinoise en 2023. « Il y aura des navires chinois en Méditerranée, c’est une certitude », annonce-t-il, désireux de positionner Marseille comme port d’embarquement.