À moins d’un an de l’entrée en vigueur du plafond de soufre de 2020, toutes les solutions pour s’y conformer sont sur la table, scrubbers, carburant à faible teneur en soufre ou de substitution comme le GNL, GPL voire le méthanol. Une ligne claire semble toutefois se dégager entre deux options: les dispositifs d’épuration des gaz (EGSC) et les carburants conformes, si tant est que ceux-ci puissent être certifiés par une disponibilité, une qualité et l’assurance d’une origine.
Selon Maritime Stratégie Intelligence (MSI), société spécialisée dans les datas maritimes, d’ici 2020, environ 10 % des flottes de pétroliers et de vraquiers (en termes de port en lourd) seront équipés de scrubbers. Inévitablement, au vu de leur encombrement, les plus grandes unités y auraient davantage recours que les petits et moyens segments. Le cabinet estime aussi qu’ils seront installés sur 15 % de la flotte des porte-conteneurs, ceux de plus de 7 500 EVP. Quant aux paquebots de croisière, qui ont été les premiers en temps et en heure à les installer, 40 % de la flotte seraient concernés.
Pour MSI, il demeure encore beaucoup trop d’incertitudes pour préjuger des arbitrages. Les spécifications et le prix des carburants conformes à 2020, l’écart de prix entre le heavy fuel oil (HFO) et le marine gasoil demeurent les principaux déterminants. L’effondrement des prix du pétrole au 4e trimestre a souligné la fragilité du marché et une nouvelle faiblesse pourrait créer des conditions plus favorables au passage à un carburant conforme (et relativement plus cher) en 2020. Selon les hypothèses de MSI, le baril de brut pourrait se stabiliser autour de 60 à 70 $.