La Korea Development Bank a signé fin janvier un protocole d’accord temporaire avec Hyundai Heavy Industries (HHI) par lequel elle accepte de lui céder la totalité des 55,7 % de parts qu’elle détient dans le capital de Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering suite aux différents plans de sauvetage de l’entreprise auxquels elle a souscrit. Et ce, quelques heures à peine après que HHI ait manifesté son intention de prendre le contrôle de DSME auprès des parties concernées. Cette acquisition d’un montant de 1,89 Md$ (1,65 Md€) est la plus importante jamais enregistrée dans le secteur de la construction navale.
Elle a été approuvée au plus haut sommet de l’État coréen, ce qui n’est pas surprenant dans la mesure où les autorités appelaient de leurs vœux cette fusion afin de mieux résister à la concurrence chinoise dès lors que les conditions le permettraient. Or, la conjoncture y est favorable du fait de l’amélioration de la situation financière de DSME et de la reprise de la construction navale. D’après les analystes financiers, HHI possède les fonds nécessaires à cette acquisition avec des liquidités et des actifs encaissables évalués fin septembre à 2,43 Md$ (2,12 Md€). De plus, l’entreprise a, peut-être en prévision de cette opération, vendu 19,9 % de ses parts dans le raffineur Hyundai Oilbank pour 1,6 Md$ (1,4 Md€).
Selon l’accord conclu, il est également prévu que KDB injecte 1,5 Md$ (1,31 Md€) supplémentaires dans DSME, voire plus si nécessaire, pour améliorer sa liquidité. Mais il faudra au préalable s’assurer que Samsung Heavy, 3e chantier coréen, ne soit pas intéressé par une participation dans DSME, convaincre les syndicats qui ont déjà manifesté leur opposition et obtenir l’autorisation des autorités antitrust de Corée et d’autres pays. La fusion entre HHI et DSME ne sera donc pas effective avant au minimum 5 à 6 mois.