Combats

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Dans ce numéro, en reflet au travers d’une enquête et d’un dossier, les territoires portuaires du nord et du sud de la France livrent finalement de part et d’autre un combat qui leur est essentiel. Le long des côtes de la Manche et de la mer du Nord, le devenir de l’activité des ports et des compagnies reste subordonné à un anglicisme devenu viral et à la volatilité d’un paraphe qui pourrait enterrer les ambitions du trafic transmanche s’il ne parvenait pas à se figer en « OK ».

Au Sud, plutôt à l’Est, c’est une seconde page de l’histoire de la réparation navale qui voudrait s’écrire. Un contrepoint ensoleillé à une mémoire qui a flanché.

Pour rendre justice à ce qui a été entrepris depuis au moins deux décennies pour réindustrialiser des domaines portuaires, il faudrait faire abstraction des épisodes à rebondissements qui se sont enchaînés avec un rythme soutenu tout au long de l’année 2018 entre deux villes d’un même territoire, La Ciotat et Marseille. Ils ont nourri les médias, monstres jamais repus de ce dont certains micro-territoires du sud de la France, substrats politiques riches en rapports de force internes, sont capables de faire avec un certain talent. Au-delà des guerres picrocholines, ils sont une revanche sur la désindustrialisation que l’on croyait définitivement marbrée tout en étant symptomatiques de la concurrence intense qui se noue en Méditerranée pour être la station-service de luxe des méga-yachts.

La Ciotat, comme Marseille, le doivent certes à des entreprises qui ont cru dans la relance d’une activité de réparation in situ et ont patiemment structuré une sous-traitance de qualité. Mais ils le doivent aussi aux anciens des chantiers qui ont lutté pour contrer des projets de substitution « à la » marina. Tant à La Ciotat avec « les 105 » (ouvriers) de la défunte Normed dont les bleus de travail « tranchaient » parmi les « tenues correctes exigées » lors de l’inauguration officielle de la grande forme restaurée en 2017. Que sur les quais de Marseille, où des hommes en rouge et en noir, de cette étoffe propre aux Chantiers navals de Marseille, assistaient la même année à la célébration consacrant le retour à la vie d’un bassin de réparation mis en cale sèche depuis les années 2000. Tous avec l’espoir de la renaissance d’une activité industrielle épinglée en écharpe tricolore…

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