Avec quelque 900 000 véhicules rouliers par an et le plus grand nombre de routes desservies vers l’Europe du Nord au départ de tous les ports britanniques, Portsmouth est le deuxième grand port transmanche du Royaume-Uni. L’année écoulée a été couronnée de succès, avec un bénéfice net en hausse de 50 % à 4,9 M£ (5,4 M€) pour l’exercice 2017-2018, tous les segments de trafic ayant contribué à ce résultat.
Pour conforter ses assises, le port sudiste a lancé un programme d’investissement de 22 M€ dont 10 millions doivent être alloués à l’amélioration du transbordement roulier. Le projet linkspan a en outre bénéficié d’un financement de 5,5 M€ au titre du programme Interreg 2 Seas 2014-2020, cofinancé par le Fonds européen de développement régional (Feder), la ville de Portsmouth, propriétaire du port, apportant le solde. « Il est important que nous investissions dans l’infrastructure pour nous assurer de toujours répondre aux attentes de nos clients », justifie Mike Sellers, directeur du port international de Portsmouth.
Pour Brittany Ferries, principal client de Portsmouth, les investissements réalisés ont été un facteur-clé dans sa décision de renouveler le bail pour 10 ans, faisant du port son hub pour les traversées de la Manche occidentale vers la France et l’Espagne. La compagnie française dessert actuellement depuis Portsmouth quatre destinations en France (Cherbourg, Caen, Saint-Malo et Roscoff) et deux en Espagne (Santander et Bilbao). Le Honfleur, premier navire de la flotte propulsé au GNL, en construction sur le chantier allemand Flensburger Schiffbau-Gesellschaft, sera exploité sur la traversée Portsmouth-Caen dès sa mise en service en juin 2019.
La suédoise Stena RoRo doit aussi positionner les deux nouveaux navires, qu’elle fait construire en Chine, pour ses liaisons espagnoles, à partir de 2021, témoignant de « la confiance dans un continuum de commerce entre le Royaume-Uni et la péninsule Ibérique après le Brexit », a déclaré la compagnie dans un communiqué en mai.
Toutefois, Portsmouth continue de suivre de près les négociations avec Brexit. « La majorité des camions transportant du fret en juste-à-temps, comme les produits frais, nous sommes attentifs au fait que les arrangements ne compromettent pas notre position de port commercial prospère », anticipe Mike Sellers, le directeur du port.