Avec 5 millions de poids lourds sur le périmètre côtier frontalier, les infrastructures actuelles ne sont pas en mesure d’absorber l’instauration d’une frontière logistique. Partant de ce constat, l’entreprise havraise Soget, spécialiste français du Port Community System (PCS), a anticipé en lançant EasyBrexit. En collaboration directe avec les douanes françaises, les autorités portuaires, les opérateurs de ferries et les transporteurs routiers, le logiciel offre un corridor de fret intégré reposant sur une anticipation dématérialisée des flux d’informations liés aux marchandises du transmanche. « Avec les principaux ports de Normandie et des Hauts-de-France, déjà équipés de nos solutions technologiques, nous avons souhaité transformer les inquiétudes liées aux futures obligations en leur offrant une plateforme neutre et communautaire d’échanges sécurisés d’informations », introduit Hervé Cornède, le directeur général et président du directoire de Soget.
Le Port Community System (PCS) de Soget gère déjà les mouvements des compagnies de ferries et des armateurs rouliers transmanche sur les ports de Caen-Ouistreham, Calais et Le Havre. Avec la solution pilote EasyBrexit, Soget a élargi son expertise de traitement numérique du conteneur à toutes les typologies de marchandises. Les flux transmanche sont ainsi connectés à toutes les fonctionnalités déjà existantes du PCS S)One, la 4e génération des PCS de l’entreprise développée en partenariat avec Microsoft. Olivier Jean-Degauchy, le directeur de l’innovation chez Soget, précise que les lignes de ferries et le tunnel sous la Manche sont considérés comme des ponts routiers et rouliers. « Le partage anticipé des informations liées aux marchandises dans EasyBrexit permettra de franchir sans contrôle physique systématique les postes frontières portuaires », ajoute-t-il. Pour les contrôles vétérinaires et phytosanitaires, Soget, les douanes françaises et la Direction générale de l’alimentation assurent d’ores et déjà le traitement documentaire et dématérialisé des marchandises soumises à contrôle de tous les pays du monde. « Ainsi, la digitalisation des procédures dans les futurs services d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières sera systématisée à tous les flux transmanche », complète Hervé Cornède. Il se pourrait que la solution soit aussi déployée dans les ports du Sud de l’Angleterre de façon à inter-opérer les systèmes d’échanges d’informations.