Un ascenseur à yachts peut en cacher un autre…

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Il y a bien des enjeux d’ordre économique autour de l’entretien des méga-yachts en Méditerranée. « La concurrence n’est pas mondiale. Elle se situe entre ports méditerranéens », répète à l’envi Ben Menem, le cofondateur d’une entreprise, qui se revendiquait le n° 2 mondial du refit de yachts avant d’être absorbé par le barcelonais MB92. Il y a bien – aussi – des jeux d’acteurs éminemment politiques, puisque deux villes voisines se font concurrence autour d’un même objet, avec les mêmes ambitions et de lourds investissements publics à l’appui. D’un côté, la société publique locale La Ciotat Shipyards, qui dans la continuité des investissements réalisés depuis deux décennies, porte un investissement de 64 M€ pour développer plus avant le site dont 15 M€ pour un nouvel élévateur de 4 000 t, qui doit permettre de traiter des yachts de 80 à 110 m. Suite à l’appel d’offres lancé en octobre 2017 en vue de trouver des partenaires privés (montant de 35 M€ avec un ticket d’entrée minimal de 8 M€), c’est le barcelonais MB92 qui a emporté fin octobre 2018 le droit d’occupation pendant 35 ans. La construction de l’ascenseur devrait être lancée cette année pour une mise en service en 2021. Alors que son projet était connu et son appel à candidatures en cours, le Grand port maritime de Marseille lançait fin janvier 2018 un appel à projet pour la valorisation industrielle d’un espace situé sur son emprise portuaire, le bassin Mirabeau.

« Ce ne sont pas les mêmes bateaux »

Ce sera finalement la candidature de Monaco Marine, qui sera retenue à peine quelques mois plus tard pour l’occupation du site de 5,5 ha pendant 30 ans sur lequel l’entreprise envisage quelque « 50 M€ d’investissement » dont « 20 à 25 M€ » pour un ascenseur à bateaux de 6 000 t de façon à traiter des yachts de 90 à 130 m. Monaco Marine devrait démarrer ses activités en juin 2022 avec cinq à sept places, « ce qui en fera le plus grand site du monde pour cette taille ». L’entreprise de Beaulieu-sur-Mer, forte de 8 implantations sur le littoral méditerranéen, sera alors en mesure de « répondre aux besoins de la quasi-totalité de la flotte de grande plaisance, de 5 à 130 m ». Le GPMM consacrera pour sa part 27,4 M€ dans la réalisation de la plateforme, l’État et la Région apportant chacun une contribution de 1,25 M€. L’investissement devrait générer une centaine d’emplois directs et indirects. « Il n’y a aucune concurrence, n’a eu de cesse de marteler Jean-Marc Fornieri, président du conseil de surveillance du GPMM, pour calmer le jeu. Ce ne sont pas les mêmes bateaux, puisqu’on vise ici les yachts très au-delà de 100 m de long qu’on ne peut pas accueillir à La Ciotat ». « Les deux outils seront complémentaires parce qu’ils s’adresseront à deux marchés différents », a soutenu pour sa part le préfet de région, Pierre Dartout, lors de l’officialisation du contrat en septembre dernier. Donc, les premiers méga-yachts sont attendus à La Ciotat en 2021 et à Marseille mi-2022…

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