Loi LOM: quelles priorités ferroviaires et fluviales?

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L’examen par le Parlement ne commencera qu’en 2019, mais le projet de LOM a été présenté par le gouvernement. Des trois scénarios – du plus économique au plus ambitieux – présentés par la Commission d’orientation des infrastructures (COI) qui a planché sur la hiérarchisation des infrastructures à réaliser en priorité, le gouvernement a choisi de retenir la proposition intermédiaire. Et malgré la priorité donnée, pour le ferroviaire, aux transports du quotidien et à la rénovation des réseaux, le gouvernement reconnaît que « les enveloppes les plus importantes iront tout d’abord aux grands projets ferroviaires, et notamment aux lignes nouvelles ». La Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN), par exemple, intéresse la desserte du Grand Port maritime du Havre. Elle sera réalisée par phases, en commençant par la section comprise entre Paris et Mantes, la plus saturée par le transport de voyageurs. L’enquête publique devrait commencer en 2023, pour un début des travaux en 2027, les études se poursuivant en parallèle pour la section normande de la ligne. La liaison ferroviaire Lyon-Turin, avec le percement d’un nouveau tunnel sous les Alpes, reste suspendue aux arbitrages de l’Italie. Elle figure cependant dans le projet de loi, qui prévoit la mise à niveau de la ligne entre Dijon et Modane, en passant par Lyon, pour absorber le surplus de trafic attendu avec l’Italie.

Pour la desserte routière du port de Marseille-Fos, le projet d’autoroute entre Salon-de-Provence et Fos-sur-Mer est abandonné dans la copie remise par le gouvernement pour lui préférer une route ordinaire. « La réalisation d’une phase complémentaire d’études sur un parti d’aménagement non autoroutier, moins impactant sur le plan environnemental et moins coûteux, est nécessaire avant de saisir la Commission nationale du débat public, peut-on lire dans l’exposé des motifs. À l’issue du débat public, les études en vue de l’obtention de la déclaration d’utilité publique seront engagées et menées dans la période 2018-2022. »

Le fluvial, parent toujours pauvre?

Si Voies navigables de France (VNF) se voit confier l’exploitation du futur canal Seine-Nord, le projet de loi confirme le changement de gouvernance, évoqué depuis plus d’un an: la régionalisation avec le passage dans le giron des Hauts-de-France de la société du canal Seine-Nord, en charge de l’ouvrage, devenant un établissement public local (et non plus d’État). La loi d’orientation des mobilités n’oublie pas les projets connexes: la mise à grand gabarit de la Seine amont pour desservir le port céréalier et à conteneurs de Nogent-sur-Seine, celle de l’Oise pour relier Seine-Nord à la Seine et enfin l’aménagement de la Lys frontalière, dont le chenal sera approfondi et élargi en coopération avec la Flandre et la Wallonie.

Des moyens financiers en hausse sont prévus. L’Afitf voit ainsi ses crédits alloués au fluvial progresser de 80 M€ en 2018 à 110 M€ par an dès 2019, et 130 M€ de 2023 à 2027. Un budget salué par VNF, estimant qu’il donne aux acteurs de la logistique fluviale, dont l’intérêt pour ce mode de transport massifié se confirme, la visibilité nécessaire.

Le fluvial n’est toutefois toujours pas le mode le plus favorisé par un projet de loi à la dominante route et rail. L’association Agir pour le fluvial rappelle que le COI avait estimé à 245 M€ par an sur 10 ans les besoins financiers pour la régénération du réseau, les investissements seront donc inférieurs de 900 M€ aux objectifs, ne permettant de maintenir la fonction navigation que sur 80 % des voies les plus fréquentées.

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