Les eurodéputés ont validé le prochain budget de l’UE – dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027 – ainsi que la reconduction du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE). Dans ce contexte, les députés membres de la commission du transport et du tourisme (Tran) ainsi que ceux de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) ont, eux, affiché leurs priorités pour la prochaine période de programmation en adoptant le rapport des députés Marinecsu, Telicka et Virkkunen. Pour le MIE ou Connecting Europe Facility (CEF), l’outil de financement des réseaux transeuropéens des transports, de l’énergie et des télécommunications, ils demandent un budget en hausse de 6 Md€ comparé à la proposition de la Commission, soit 43,85 milliards au total.
Les députés des deux commissions souhaitent dédier une enveloppe de 33,51 Md€ au transport (dont les 10 milliards transférés du fonds de cohésion), tandis que 7,68 milliards seraient consacrés aux projets énergétiques et 2,66 milliards au développement du numérique. Pour la première fois, le mécanisme qui a succédé en 2013 au programme Marco Polo attribue un budget aux projets de mobilité à la fois militaire et civile physique et numérique, pour lutter notamment contre les cyberattaques. Les commissions Tran et ITRE proposent de lui attribuer 5,77 milliards issus de l’enveloppe transport.
Autoroutes de la mer délaissées
L’organisation européenne des ports maritimes (ESPO) a accueilli avec satisfaction le vote des deux commissions et la proposition d’augmenter le budget du MIE et la fédération « apprécie particulièrement la reconnaissance du potentiel transfrontalier des projets portuaires ». L’ESPO dit toutefois son inquiétude de voir disparaître les autoroutes de la mer et les projets portuaires de la liste des priorités et espère qu’une solution sera trouvée avec le Conseil européen, c’est-à-dire les chefs des État membres ou de leurs gouvernements. « Au cours des trois dernières années, seulement 4 % du budget a été investi dans des projets portuaires, alors que 95 % du commerce mondial est maritime et que 70 % du trafic ferroviaire vient des ports », déplore la secrétaire générale de l»organisation, Isabelle Ryckbost.
Les autorités portuaires européennes souhaitent que « l’importance stratégique des ports pour relier transport maritime et terrestre et pour connecter l’Europe aux pays tiers » soit mieux reconnue dans le programme MIE 2021-2027. Dans le courant du mois, les députés européens devront valider une position commune et voter en séance plénière l’ouverture des négociations entre le Parlement et les ministres des États membres. Le début de ces discussions est espéré pour janvier, avec l’objectif de parvenir à un accord avant les élections européennes de mai 2019.