Les chantiers néerlandais comptent tirer les marrons du feu

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« Cette accréditation de la Commission européenne devrait nous apporter davantage de chiffre d’affaires notamment d’armateurs autres que néerlandais. Nous comptons dépasser les quelque 10 000 t que nous recyclons annuellement », anticipe Gerben Snoek, directeur de SSN. À cette PME d’une dizaine de salariés, Bruxelles a accordé une capacité annuelle de recyclage de 9 300 t. « La plus grande partie de notre volume d’affaires provient du civil et non du militaire », précise le dirigeant.

Optimisme aussi du côté de Damen Verolme, l’entité de Damen Shiprepair & Conversion spécialisée dans le refit. « Le secteur de démantèlement est promis à une croissance dans les dix ans à venir, ce qui ouvre de nombreuses nouvelles opportunités », estime Kees Pilaar, directeur général du site de Damen Verolme à Rotterdam. Pour autant, « du fait d’un carnet de commandes rempli, nous ne sommes pas activement à la recherche de nouveaux clients », concède-t-il. Damen Verolme est autorisé par l’UE à recycler 52 000 t par an de matériels maritimes.

À l’heure actuelle, Damen Verolme axe sa stratégie sur le refit des installations offshore, un secteur où l’entreprise fait figure de leader. Mais le groupe a aussi une longue expérience dans le refit de navires. « Un navire peut connaître une nouvelle vie. Avec des techniques de pointe, une opération de refit peut effacer les traces du temps pour donner corps à un navire en conformité avec les dernières exigences réglementaires et équipé des dernières innovations », indique l’entreprise sur son site web.

Pas de concurrence

En matière de recyclage de navires, Damen Verolme peut par ailleurs s’enorgueillir de lettres de noblesse de plusieurs horizons. Outre l’accréditation par la Commission européenne, le groupe basé à Rotterdam est aussi affilié à la IMO Hong Kong Convention en tant que « Ship Recycling Yard ».

Quant à la concurrence en provenance de l’Inde ou du Bangladesh, elle n’est pas de nature à inquiéter les Néerlandais. « Notre offre est responsable, notamment avec la traçabilité complète de nos équipements et des matériaux présents sur nos cales sèches. Par ailleurs, nous ne faisons appel qu’à des sous-traitants de premier plan reconnus pour leurs méthodes de démantèlement, de nettoyage et le recyclage des matériaux », décrit Kees Pilaar.

Pas de crainte non plus chez SSN. « Nous ne faisons pas partie des leaders en Europe dans le secteur du recyclage des navires mais nous avons une expérience de 30 ans. Nous investissons dans des matériels durables et notre souci est de réutiliser au maximum les matériaux des navires démantelés. Pour ma part, je ne considère pas les entreprises indiennes ou bangladaises comme des concurrents », évacue d’emblée Gerben Snoek.

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