« De novembre 2018 à mars 2019, le taux d’occupation de la forme de radoub 1 des Bassins à flot sera de 100 %, avec des chantiers de réparation navale prévus sur 5 bateaux, des paquebots de tourisme et de croisière en arrêt technique ou modifiant leurs intérieurs. C’est un satisfaisant taux de remplissage en hiver pour cette forme de radoub, qui après 20 ans de sommeil, a été rénovée et remise en service en 2016 », estime Patrick Brocard, directeur des ateliers portuaires au Grand Port maritime de Bordeaux. Bien qu’accueillant depuis les années 60 des activités de réparation navale sur Bassens, le GPMB a mis le cap pour réactiver des infrastructures dans la zone dite des Bassins à flot de Bacalan, qui abrite le port de plaisance de Bordeaux, et objet ces dernières années d’une vaste opération de rénovation immobilière.
Par un investissement du GPMB de 3 M€ dès 2014-2015, les 250 m du quai 209 ont ainsi fait peau neuve. Un contrat de plan État-Région 2015-2020, avec une participation à hauteur de 20 % du port, a pris la relève avec une enveloppe de 10 M€ augmentée de 4,7 M€ en 2017. Au total, la transformation de ce pôle naval pèsera ainsi 18 M€ sur 7 ans, pour la remise en état de deux formes de radoub (1x110 m et 1x150 m) – toutes deux aujourd’hui opérationnelles – et celle du bateau-porte, mais aussi l’aménagement de terre-pleins, l’acquisition d’une couverture temporaire de cale et prochainement d’une grue de 25 tonnes de capacité…
De premiers yachts en 2019?
« Cela fait partie de nos missions de participer à l’aménagement et au développement d’un territoire au même niveau que l’activité de flux de marchandises », explique Patrick Brocard. Gestionnaire de l’infrastructure de ce nouveau pôle naval, le port de Bordeaux travaille en partenariat avec le cluster Bordeaux Superyatchs Refit, rassemblant une cinquantaine d’entreprises du secteur de la rénovation et maintenance navale, créé dès 2012 alors que l’attraction touristique et notamment fluviale de Bordeaux prenait son essor.
Au-delà de la réparation de paquebots fluviaux, le marché du refit de yachts de luxe de plus de 60 m, que la côte méditerranéenne a du mal à accueillir, est en effet dans le viseur de ces opérateurs. La forme de radoub 2 de Bacalan ou la 3, de 240 m, pour les méga-yachts à Bassens ainsi que 10 000 m2 de surface foncière sur Bordeaux-centre et 35 000 m2 sur Bassens donnent des atouts de poids pour le développement de cette filière. « Nous espérons des chantiers de yachts pour l’hiver 2019, mais d’ores et déjà, avec le toucher d’une dizaine de yachts de plus de 70 m qui sont venus en escale technique ou passagers, Bordeaux est devenu visible et crédible sur ce marché », estime Patrick Brocard, qui constate par ailleurs l’implantation récente d’agences locales de sociétés de services au navire, un « signe des premiers impacts économiques de cette réactivation de la réparation navale sur Bordeaux ».