Qui dit transports terrestres massifiés dit ruptures de charge et, partant, surcoûts pour la desserte en modes massifiés des ports maritimes. En guise de compensation, les transports fluviaux et ferroviaires de conteneurs bénéficient d’une « aide à l’exploitation de services réguliers de transport combiné », généralement connue sous le nom « d’aide au coup de pince ». Toujours versée avec une année de retard par rapport aux trafics réalisés, cette subvention d’exploitation, indispensable à l’équilibre économique des transports massifiés, a failli ne pas être renouvelée. Le gouvernement a finalement annoncé au cours de l’été 2018 son maintien pour les cinq prochaines années, avec un montant de 27 M€ par an. Les modalités de calcul de cette aide n’ont cependant pas encore été détaillées. Le Groupement national du transport combiné (GNTC) souhaite que la nouvelle version évolue pour mieux tenir compte des distances parcourues: l’enveloppe prévue pourrait donc subventionner d’une part la manutention elle-même, et d’autre part prendre en compte le kilométrage parcouru en mode massifié. Le Comité des armateurs fluviaux (CAF), quant à lui, plaide pour le maintien d’un dispositif « équilibré et parfaitement connu des utilisateurs », mais critique les délais (longs) de versement et le manque de visibilité sur le montant perçu. Les transporteurs fluviaux, cependant, renonceraient volontiers à « l’aide au coup de pince » s’ils obtenaient satisfaction sur une de leurs principales revendications: la mutualisation des THC, c’est-à-dire la fin du surcoût de manutention facturé aux navires fluviaux dans les ports maritimes pour le chargement sur barge d’un conteneur, qui handicape ce mode par rapport à la route ou au rail.
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La France aide-t-elle le report modal?
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