Plus de 38 % des 10,45 MEVP manutentionnés à Anvers en 2017 ont emprunté le fleuve. De quoi créer de véritables engorgements sur les terminaux maritimes, se consacrant en priorité à traiter les navires maritimes. Il n’est pas rare que les bateaux attendent des heures, parfois des jours avant d’être chargés ou déchargés. Afin de remédier à ce problème, qui sévit avec des poussées récurrentes depuis des années, l’autorité portuaire flamande et les différents opérateurs de terminaux et transporteurs fluviaux ont initié un système de massification des transports fluviaux accédant aux terminaux PSA, DP World et MPET.
Les bateaux fluviaux ne peuvent plus accéder directement à ces terminaux depuis le 5 novembre, sauf s’il s’agit d’une escale avec plus de vingt mouvements. Pour parvenir au nombre suffisant de conteneurs, les transporteurs fluviaux sont invités à « consolider leurs volumes pour atteindre le nombre de mouvements requis. Cela est possible en travaillant avec d’autres opérateurs ou en échangeant des conteneurs sur des hubs de consolidations dans l’arrière-pays ou dans le port », indique l’autorité portuaire.
Le port flamand a désigné deux quais servant à la massification des conteneurs ainsi que d’autres hubs dans son hinterland: quatre en Flandres, deux en Hollande et un en Allemagne. L’autorité portuaire limite le coût de transit à 5 € par conteneur pour les hubs de l’hinterland, et à 10 € pour ceux situés dans le port. Mais cela ne prend pas en compte le coût du transport, qui doit être effectué par l’exploitant du hub.
« Il est encore trop tôt pour dire si ce système va donner satisfaction », indique Guy Erat, de Danser France, qui transporte des conteneurs fluviaux entre Anvers, l’Alsace et le Nord de la France. « Dans un premier temps, le port d’Anvers subventionne ces hubs. Nous espérons que, par la suite, le surcoût de manutention sera compensé par une meilleure exploitation et que nous n’aurons plus de retard de traitement, qui ont pu aller jusqu’à 48 heures. Nous sommes aussi déçus, car les exploitants des terminaux avaient évoqué des fenêtres de rendez-vous pour les bateaux ayant plus de 20 mouvements, mais cette solution n’a pas été retenue. »
Cette expérimentation va durer trois mois avec montée en puissance. À partir du 3 décembre, le nombre de mouvement minimal pour accéder aux terminaux maritimes concernés passera de 20 à 30.