C’est une tendance de fond. L’avenir est à la digitalisation des espaces portuaires. Dans ce contexte, Haropa a pour ambition de développer un modèle de territoire urbain et industrialo-portuaire innovant en impulsant une dynamique collective.
Pour Céline Longuépée, la directrice de la communication et des relations extérieures de Haropa, un hackathon n’est pas seulement un événement, il est surtout un élément constitutif de la démarche « smart port » de Haropa. « C’est vrai pour nous mais pas seulement. Nos voisins du Nord, comme Anvers ou encore Hambourg, en organisent également. Pour les ports fluviaux, un hackathon est en voie de préparation à Strasbourg. C’est un mouvement de fond »
Avec ce type de manifestation, l’objectif de Haropa est à la fois d’encourager les échanges entre « talents » de façon à faire émerger des idées nouvelles mais aussi à repérer des pépites. « Un hackathon ouvre une réflexion, agit aussi comme un accélérateur » et permet de dégager ce que Haropa appelle des « bénéfices-utilisateurs ». La réflexion est ainsi ouverte aux étudiants, start-up, développeurs, professionnels du monde maritime et portuaire… « C’est de cette confrontation entre ces différents univers que naissent des idées, des projets qu’on ne voit pas émerger dans les circuits de réflexion traditionnels », ajoute Céline Longuépée.
Dans le cadre de ses différents hackathons, le GIE utilise également ses propres ressources, son réseau, ses contacts universitaires qu’il associe aux évènements pour engendrer de la confrontation d’idées. « Ce sont souvent les équipes pluridisciplinaires qui apportent les choses les plus intéressantes ». Ainsi, dans le cadre du hackathon de Gennevilliers axé sur le fluvial, Céline Longuépée cite la participation des élèves du CFA de la navigation intérieure, intéressés par le défi « smart navigation », qui ont ainsi apporté leur expérience de navigation à des informaticiens et développeurs.
« Notre projet de smart corridor à l’échelle de l’axe Seine est structuré autour de grands défis: fluidifier le trafic de marchandises grâce aux technologies de pointe, trouver des solutions innovantes sur les zones industrialo-portuaires… Notre ambition est de devenir un incubateur de l’innovation », reconnaît Céline Longuépée, précisant qu’aucun port n’a intégré un incubateur.
Intégrer un incubateur
Certaines idées trouvent parfois leur intégration « dans la vie réelle ». Telle l’application Live Boats primée en 2016 au Havre et qui a fait l’objet d’un développement. Il s’agit d’une application de réalité augmentée pour smartphone qui permet de manière très simple de récupérer, en pointant son téléphone vers un navire, des informations (nom, type de navire, dimensions, provenance ou encore son port de destination).
« Nous sommes conscients qu’il faut améliorer encore l’accompagnement des projets qui peuvent émerger. C’est d’ailleurs en cela que les ports du Nord ont une longueur d’avance sur nous », reprend la porte-parole. Pour sa 3e édition, l’ensemble portuaire avait pour partenaire une pépinière d’entreprises, le Quai des entrepreneurs. « Elle a offert à un des lauréats une année d’accompagnement. Proposer un cadre d’accompagnement aux projets est un axe que nous voulons développer. »
Pour les thématiques de ses hackathons, Haropa s’appuie sur son comité de pilotage, composé de différents acteurs publics ou privés qui apportent, chacun, sa problématique. « On essaye de bâtir un programme cohérent à partir des enjeux de chacun ». Récemment, Orange et Vailog, un promoteur immobilier qui construit notamment des entrepôts logistiques sur Gennevilliers, ont rejoint la dynamique. « Ils sont très preneurs de ce type de réflexion car leurs secteurs évoluent rapidement. »