Rebondissant après l’échec de leurs pourparlers de fusion, le groupe de chantiers navals français Naval Group et son homologue italien Fincantieri ont finalement décidé de créer une société commune qu’ils détiendront à parité.
Ces deux acteurs, dont la majorité du capital est aux mains de leurs États respectifs – 60 % pour Naval Group et 70 % pour Fincantieri – entendent ainsi répondre aux appels d’offres de la Marine française et italienne. Au-delà, une coopération va se mettre en place dans les secteurs de la recherche et de l’innovation.
L’objectif du rapprochement est aussi de créer un acteur de taille mondiale susceptible de concurrencer des rivaux militaires en provenance des États-Unis, de Chine et de Corée du Sud. Á noter que la construction de sous-marins n’est pas à l’ordre du jour dans le cadre de ce joint-venture.
Faisant preuve d’appétit de croissance dans le secteur de la construction navale depuis un moment, Fincantieri a tenté de reprendre en vain l’année dernière le constructeur militaire breton STX France avant que Paris ne s’oppose à ce projet. Entre temps, le groupe a mis la main sur la moitié du capital des chantiers navals néerlandais Damen Shipyards, leader du secteur aux Pays-Bas.
Initialement, les deux groupes avaient pour ambition de fusionner pour créer un géant européen du secteur de la défense maritime, à l’instar d’Airbus dans l’aérien civil. Plusieurs facteurs semblent avoir fait capoter le plan initial, dont l’arrivée au pouvoir cet été à Rome d’un gouvernement populiste qui a produit le plus mauvais effet au sein du gouvernement français.
Outre le projet de fusion entre les deux chantiers, resté lettre morte, un montage financier avec des participations croisées est aussi passé à la trappe. Le directeur général de Fincantieri, Giuseppe Bono, a d’ailleurs récemment évoqué les « blocages politiques » qui avaient prévalu durant l’ensemble des négociations.