Il va falloir que le shipping cesse de se « shooter » aux « ultra large container ships » et se désintoxique radicalement de cette tendance à mettre sur le marché toujours plus d’EVP. Cela fait plusieurs années déjà que les experts, observateurs et autres analystes du marché du secteur nous racontent la même histoire sur les causes du malheur du transport maritime conteneurisé mondial. Celles qui ont mis en évidence la fragilité du secteur du shipping, traumatisé par la faillite la plus retentissante de l’histoire de la ligne régulière conteneurisée, et qui auront contrarié le modèle de développement de la ligne régulière tel qu’il se développait dans une course vorace à l’expansion. Cela fait plusieurs années qu’ils nous présentent le même scénario de l’offre excédentaire de capacités sur le marché, découlant d’achats compulsifs et inconsidérés de navires par des armements nourris par un trop-plein de confiance dans la croissance des échanges. Cela fait plusieurs années qu’ils nous font le récit de la nécessaire diète dans les commandes et nous passent le film d’une « discipline » tarifaire pour sortir de la nasse. Manifestement, ils peinent à évangéliser le marché avec leurs prières d’orthodoxie financière. Les commandes ont repris de plus belle dans un contexte pourtant très incertain pour les échanges commerciaux mondiaux. Le repli sur soi est une balise qui a trouvé un bel emploi dans les convictions politiques. Les foucades tarifaires de Donald Trump, les répliques-sanctions de Xi Jinping, la mise en cale sèche de l’Iran, les demandes de retraits et/ou renégociation de certains traités de libre-échange (Brexit, Accord de partenariat transpacifique, Alena, etc.) ne sont pas de nature à encourager les flux. Quant à la consolidation, elle ne semble pas avoir tout dit à en croire les récentes démarches exploratoires non sollicitées de quelques-uns…
Édito
« Shoot » de capacités
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