Christian de Tinguy est président du Groupement des employeurs de main-d’oeuvre du port du Havre (Gemo). Pour le responsable, la décision de Haropa-Port du Havre d’aménager les postes 11 et 12 sur Port 2000 et une chatière va dans le bon sens mais arrive tardivement. « La profession réclamait ces aménagements depuis un moment déjà. La capacité supplémentaire à Port 2000, le conseil de développement l’avait demandé en octobre 2012. Il faudra désormais attendre cinq ans avant la mise en oeuvre des postes 11 et 12 et 10 ans pour avoir 700 m de quai supplémentaire ». Tout n’est pas pour autant réglé. Le fluvial et le ferroviaire ont du mal à se développer au Havre, indique-t-il, et c’est un retard manifeste par rapport à ses concurrents du Range Nord Européen. « Il faut absolument y remédier. Redonner de la capacité à Port 2000 sans donner de la capacité au mode fluvial serait contre-productif. On ne ferait qu’ajouter des camions sur les routes. Dans le monde, tous les terminaux portuaires situés sur un estuaire ont un accès au fleuve ».
Pour Christian de Tinguy, seules des liaisons massifiées, fluviale ou ferroviaire, permettent « d’aller chercher la marchandise plus loin » et, pour lui, l’offre ferroviaire entre Port 2000 et le port intérieur n’a pas été améliorée et le terminal multimodal du Havre n’est aujourd’hui qu’un « palliatif ».
Pour accueillir les très grands porte-conteneurs, les opérateurs de terminaux ont investi mais il faut désormais anticiper. « Les portiques à conteneurs ont été installés entre 2004 et 2006. Ils ont une durée de vie de 20 ans en moyenne ».