Plusieurs escales de très grands porte-conteneurs (ULCV) ont dû être déviées vers d’autres ports britanniques – principalement Southampton de DP World, mais aussi Liverpool – tandis que d’autres ont déposé des conteneurs à destination du Royaume-Uni dans des ports d’Europe continentale tels que Rotterdam et Zeebrugge. Liverpool ainsi que des ports comme Hull et Teesport, sur la côte Nord-Est du Royaume-Uni, en ont profité pour demander un « rééquilibrage » à terme du trafic conteneurisé britannique. Environ 90 % des conteneurs entrants sont actuellement déposés dans les ports du Sud, indiquent-ils, tandis que 60 % sont à destination du Nord du Royaume-Uni.
Selon les professionnels, les problèmes du principal port britannique (comté de Suffolk) sont liés au fait que le système nGen de Hutchison Ports, installé avec succès dans quelque 25 ports, aurait dû être personnalisé pour Felixstowe, comme l’était le précédent Navis TOS.
La spécificité du plus grand port de conteneurs anglais (4,1 millions d’EVP en 2017, 17 lignes et 33 services) tient à la nature de son trafic de conteneurs dont la grande majorité est constituée de « boîtes » à l’import et déchargées des ULVC à une très grande vitesse pour permettre une rotation rapide des navires. Avec l’ancien système, ils n’étaient pas contraints par un emplacement spécifique, ce qu’ils sont désormais avec TOS, sinon ils disparaissent de la base de données.
Abandon de conteneurs
La congestion durant, certains navires, notamment de MOL et MSC, ont été détournés vers le London Gateway de DP World, qui a ouvert il y a cinq ans et dispose encore d’une grande capacité disponible. D’autres services se sont repliés vers le terminal « frère » de DP World à Southampton.
Les retards de déchargement dans les ports britanniques mais le respect des horaires de rotation par les navires ont eu pour conséquences de laisser à quai des caisses vides destinées au chargement, accentuant encore les problèmes de stockage et la tenue des registres portuaires. Les conteneurs se sont accumulés sur les quais, en attente d’un transport routier, lui-même problématique en raison de la pénurie de chauffeurs que connaît le Royaume-Uni.
Selon le port de Liverpool, propriété de Peel Ports, les conteneurs arrivant dans les ports du Sud du Royaume-Uni prennent maintenant en moyenne 14 jours pour être traités, contre trois à cinq trois jours habituellement, ce qui entraîne des surcoûts.
« Quand les chargeurs et les importateurs diront-ils aux transitaires et aux armateurs qu’ils en ont assez et exigeront qu’ils acheminent leurs marchandises au Royaume-Uni par les ports du Nord? », s’étonne Mark Whitworth, directeur général de Peel Ports, et à ce titre à la barre du terminal de Liverpool2, où Maersk Line a transféré deux de ses services atlantiques (TA2 et TA4) pendant l’été, dont un seul (TA2) est depuis revenu à Felixstowe.