Quand les entreprises chinoises investissent…

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Que les entreprises d’État chinoises aient ces dernières années procédé à une série d’acquisitions dans les ports mondiaux est un fait. La Chine contrôlerait désormais près d’un dixième des capacités portuaires européennes. Que des entreprises privées s’y posent ex nihilo avec création de richesses et d’emplois est autrement plus intéressant pour un territoire. La Chine ne pèse que 2 % de l’investissement total étranger en France. Et longtemps, la présence directe chinoise s’est cantonnée à de simples bureaux de représentation.

Il n’est donc pas étonnant que le Grand port maritime de Marseille-Fos et ses « partenaires » locaux n’ait pas économisé les miles à l’autre bout du monde pour accrocher sur l’enceinte portuaire à Fos-sur-Mer l’usine de silice à haute dispersion (HDS) que le n° 3 mondial chinois de la fabrication de silice veut installer en Europe pour se rapprocher de ses clients pneumaticiens, Michelin, Continental, Pirelli etc.

Et le Chinois a pris son temps, sélectionnant d’abord une petite trentaine de sites avant d’en retenir trois, Krefeld (Ruhr), Fos-sur-Mer et Rotterdam, qu’il connaît pour y faire transiter les 40 000 à 45 000 tonnes actuellement expédiées de ses usines chinoises. Ce 18 octobre a marqué une nouvelle étape-promesse pour Marseille-Fos, celle de la signature d’un bail à construction pour un terrain de 12 ha appartenant au GPMM (les négociations entre Kem One et Quechen ayant avorté). Un investissement annoncé de 105 M€ porteur de 130 emplois directs et subventionné par des aides publiques dont on ne saura rien.

Sur les flux et son sourcing (la silice est produite en neutralisant une solution de silicate de sodium avec de l’acide sulfurique), Que Weidong, le PDG de Quechen, est resté très discret. Le site de Fos sera dimensionné pour une production à 90 000 t/an dès 2021, ce qui devrait générer de 400 000 tonnes de flux entrants et sortants.

Outre la valorisation de son foncier, denrée extrêmement rare dont Marseille-Fos dispose, l’investissement asiatique est perçu comme « un signe fort pour tous les investisseurs », qui conforte « l’attractivité et le positionnement du port de Marseille comme porte d’entrée sur l’Europe », s’est empressée la présidente du directoire du GPMM, Christine Cabau-Woehrel.

Cet investissement permet par ailleurs d’expier la faute originelle d’Hexcel, dossier sur lequel le territoire s’était « loupé ». La société américaine spécialisée dans la fibre de carbone, qui cherchait aussi à créer une nouvelle unité en Europe, a finalement choisi la région lyonnaise.

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