Une autre vision des droits portuaires

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À chaque changement de gouvernement en Espagne, les acteurs des transports et de la logistique s’interrogent sur les évolutions qui vont les concerner. Cette fois, la situation est originale à plus d’un titre. Pour la première fois depuis le retour de la démocratie en 1977, le vote d’une motion de censure, le 1er juin dernier, a renversé le gouvernement de droite (Parti populaire, PP) et a permis l’arrivée au pouvoir du leader du Parti socialiste (PSOE), Pedro Sánchez, qui a constitué un gouvernement composé de membres de son parti et de personnalités indépendantes. Celui-ci n’aura qu’une durée de vie limitée puisque la législature s’achève en 2020.

Par ailleurs, le nouveau gouvernement ne dispose que du soutien ferme des députés socialistes (84 députés sur 350) alors que la droite détient la majorité absolue au sénat. C’est dire qu’aucun gouvernement espagnol n’a eu une base politique aussi faible. Et pour créer encore plus la confusion planent des rumeurs d’élections anticipées, démenties cependant jusqu’ici. Dans ces conditions, il est difficile de planifier des projets à moyen terme, a fortiori de les exécuter.

Pour le secteur portuaire, aucun changement majeur n’a été annoncé. Une inflexion importante a cependant été annoncée à propos des droits portuaires. Alors que l’équipe précédente avait fait voter en 2018 une baisse de 10 % du droit sur la marchandise et était favorable à aller plus loin, le ministre de l’Équipement, José Luis Abalos, a indiqué que celle-ci « sera étudiée ». Ornella Chacón, la nouvelle présidente de Puertos del Estado, l’organisme de tutelle des ports de commerce, a précisé qu’une baisse n’était pas forcément « bonne », sans l’exclure totalement.

Les partisans de la baisse font valoir que les grands investissements dans les ports ont été faits et que le système portuaire dans son ensemble est dans une situation financière confortable. Les gains doivent être transférés aux opérateurs privés afin de leur permettre d’être plus compétitifs.

La nouvelle équipe de Puertos del Estado fait valoir que des investissements restent à faire (accès routiers et ferroviaires notamment) et souhaite favoriser l’emploi, un des « marqueurs de gauche » stratégiques pour reconquérir son électorat traditionnel et se présenter en position de force aux élections de 2020. Le PP avait bloqué les recrutements dans le secteur public dans le cadre d’une politique d’austérité.

Pour être fixé, il faudra attendre la présentation du projet de loi de finances (PLF), en principe, fin novembre à moins que, faute de soutiens, le budget 2018 soit prolongé. Une incertitude de plus.

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