« Venise condamnée à mort ». C’est la formule choc empruntée par la Fédération nationale des agents maritimes Federagenti et l’Association des agents et courtiers de la région Vénétie pour s’indigner des annonces de « deux ministres italiens prêts à condamner le port de Venise ».
Les deux organisations professionnelles font référence à une annonce sur Facebook du ministre italien de la Culture, Alberto Bonisoli (partagé par son collègue des Transports, Danilo Toninelli), sur l’interdiction des grands navires de croisière dans la lagune de Venise. Le représentant du gouvernement envisage la mise sous « protection historique des voies navigables urbaines, et en particulier du canal de la Giudecca » (Sud de Venise), « où passent aujourd’hui des navires de grande dimension » (pétroliers et porte-conteneurs, NDLR). Pour les organismes professionnels, cette décision menace 18 000 emplois et hypothèque 1,1 Md€ de retombées directes et indirectes sur l’aire métropolitaine.
Pour trouver des solutions à la pression touristique réelle (30 millions de visiteurs par an pour 50 000 habitants), le précédent gouvernement avait acté un certain nombre de mesures, dont la création d’un nouveau terminal croisières à Marghera, avec un transit par le canal de la Giudecca (sans passage par le centre). Aussi, un plan de réduction du transit à proximité de la place Saint-Marc avait été introduit en 2012 via un décret ministériel limitant le passage des navires de plus de 40 000 t. Un dispositif inutile puisqu’il introduisait une dérogation pour les paquebots jusqu’à 96 000 t en attendant un parcours alternatif.