Une pilotine tout-électrique
Le projet Green Pilot (trophée « Innovation portuaire »), porté par la société héraultaise MGH SAS vise à développer une propulsion tout-électrique sur batteries rechargeables destinée à des bateaux opérant à courte distance et dans des contextes d’emploi exigeants.
« La motorisation thermique domine actuellement les propulsions de pilotines. L’objectif du projet consiste à mettre au point un prototype “tout-électrique” à partir de la conversion d’un modèle thermique », explique Bernard Monluc, son dirigeant. « Aujourd’hui, cette technologie étant plus avancée dans la filière terrestre, les composants correspondant à notre cahier des charges sont disponibles dans le terrestre », explique-t-il. Le projet, labellisé par le Pôle Mer Méditerranée, doit encore valider la faisabilité technique, opérationnelle et commerciale. À cet égard (la compétitivité de l’électrique par rapport au thermique), la société de Pérols (34) attend un aiguillon des pouvoirs publics. Elle pourrait en outre être aidée par la hausse du pétrole qui renchérit les coûts du thermique. Dans « ses arguments de vente », MGH soutient notamment que l’électrique permet « une réduction de moitié des coûts d’exploitation ».
Un bateau-entrepôt
« Nous proposons une solution de massification des tournées en ville. Nous évitons ainsi le parcours de 1 000 km par jour et sommes en mesure de livrer 3 000 colis/jour », liste Gilles Manuelle, président de la SAS Amme, qui a développé un entrepôt fluvial (« Prix du public »). Pour le dirigeant, l’éloignement des entrepôts puis la révolution numérique (« les commerçants reçoivent des colis tous les jours car ils n’ont plus de stock de réserve ») ont exacerbé les déplacements de flux alors même que les villes tendent à limiter l’usage de la voiture. Le bateau-entrepôt (surface embarquée de 700 m2) sera en mesure d’assurer les étapes de préparation de tournées, d’accueillir les équipes logistiques et de transporter les vélos-cargos utilisés pour le dernier kilomètre, dont on sait à quel point il est critique en logistique. Testé à Paris à la fin du premier semestre 2019, le concept pourra être commercialisé dans toutes les agglomérations, si tant est qu’elles soient traversées par un cours d’eau navigable.
L’algorithme qui apprend des conteneurs
« Des tests (à Long Beach, au Posrtsynergy à Fos, au TdF de Dunkerque, notamment, NDLR) ont permis de réduire de 25 % les mouvements parasites. On est en train d’implémenter notre solution dans les terminaux de NGO à Nantes et de MSC à Long Beach. On a levé des fonds pour cela », annonce Alexandra Griffon, présidente et cofondatrice de BlueCargo Inc. Après des études à l’Essec en finance et à l’ENSAE en data sciences, Alexandra Griffon et Laura Theveniau ont créé leur société sur la base de leurs observations. « Dans la zone de stockage, les conteneurs sont rangés en piles de 1 à 5 selon les terminaux. Lorsqu’un camion récupère son conteneur, il faut déplacer les autres pour l’atteindre puis replacer. Il faut continuellement effectuer des mouvements de gerbage et dégerbage. C’est coûteux et impactant », détaille-t-elle. L’entreprise propose ainsi d’optimiser le stockage des conteneurs grâce à un algorithme prédictif qui suggère un placement (après avoir mouliné les données du terminal et appris des comportements passés, principe-roi de l’intelligence artificielle). Le logiciel (trophée « Innovation logistique ») se distingue notamment des TOS (Terminal Operating System) car il a été pensé pour traiter les données à grande échelle (principe du big data).