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« Chine et Afrique: vers une communauté de destin encore plus solide via une coopération gagnant-gagnant ». Le thème du 7e Forum sur la coopération sino-africaine (Fogac), qui s’est tenu à Pékin en septembre, ne pouvait pas être plus explicite. Il n’est en réalité qu’un écho à la Déclaration Beijing du sommet 2018 et à sa déclinaison opérationnelle (2019-2021) qui vise à « apporter une contribution encore plus grande à la modernisation du continent ».

C’était donc la septième fois que les deux géants démographiques communiaient ensemble. Il n’en aura pas fallu beaucoup plus pour que la première économie mondiale devienne le principal partenaire économique d’États parmi les plus insolvables de la planète avec lesquels elle « deale » depuis quelques années des prêts contre l’« hypothèque » de ses riches ressources primaires. La Chine, cet ami qui veut tant de bien à l’Afrique… Dix ans, c’est le temps qui a suffi pour changer radicalement le visage portuaire du continent.

Et c’est peut-être en Afrique que le géant asiatique aura le mieux réussi à exporter son modèle dit Shekou 4.0 (« gueule de serpent ») qui vise à développer des complexes portuaires sur d’immenses surfaces foncières de façon à y adjoindre de vastes zones économiques irriguées par des corridors routiers et ferroviaires pour « arroser » les marchés régionaux des pays voisins enclavés. Ce qu’incarne puissamment le camerounais Crib, financé par des groupes chinois comme China Harbour Engineering Co, associé à une zone industrialo-portuaire (aluminerie, centrale à gaz) et à une voie ferrée qui va « chercher » les trafics jusqu’aux régions agricoles et minières. Le temps que la Chine s’y impose en investisseur et bâtisseur, l’Europe et la France – qui ont tardé à considérer l’Afrique pour ce qu’elle est: une zone d’intérêt économique majeur avec des accès à des passages maritimes stratégiques pour le commerce maritime – se sont effacées.

Le sujet a pris dernièrement un léger gout d’iode, la Chine approchant la zone critique de l’impopularité. Tandis que le président chinois Xi Jinping annonçait lors du Forum que son pays consacrerait 60 milliards de dollars supplémentaires au développement économique des pays africains (ce qu’il avait déjà garanti en 2015) dont 15 milliards « d’aide gratuite et de prêts sans intérêt », les institutions financières alertaient sur la ligne route que certains pays avaient déjà franchie en flirtant dangereusement avec leur endettement et la dépendance vis-à-vis de Pékin. Ce dont ne se plaignent pas les États africains, désireux de doper leur développement économique.

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