Pour le Maghreb, le succès du transbordement à Tanger Med va encore s’accentuer avec l’ouverture des deux nouveaux terminaux de la deuxième phase. Parallèlement, les ports domestiques de Casablanca et Alger deviennent des nouveaux « millionnaires ». À l’autre bout de la Méditerranée, Port-Saïd et Damiette se partagent des fonctions de hub au nord du Canal alors qu’Alexandrie converse son rôle historique de port égyptien majeur.
L’Afrique portuaire de l’Ouest va achever sa grande modernisation. Le géant nigérian peuplé et énergétique alimente le port de Lagos qui va être dédoublé par le site en eau profonde à Lekki. Les performances de Luanda dépendent de l’enrichissement pétrolier du pays.
Outre le hub de transbordement de Lomé, les autres premiers millionnaires d’Afrique de l’Ouest seront Téma et Abidjan. Dans la prochaine décennie devrait suivre Dakar à moins d’un partage avec un nouveau port projeté. La division des trafics au Cameroun se fera alors entre Douala et Kribi, mais le transbordement devrait profiter au second. Une activité que vise un nouveau port à Sao Tomé s’il sort de terre.
Le géant sud-africain possède bien un port à sa mesure avec Durban. La congestion du port du Natal trouve une partie de sa solution dans le développement du nouveau port de Nqgura proche de Port Élisabeth. Reste toujours le port de la deuxième ville du pays, Le Cap.
Dynamique kenyane
L’Afrique de l’Est moins parcellisée que celle de l’Ouest a des économies variables dont témoignent les ports. Le dynamique Kenya possède déjà un port « millionnaire » (Mombasa) et se dote d’un méga projet portuaire et ferroviaire (Lamu) vers l’intérieur du continent. En Tanzanie, la croissance de Dar Es Salaam se confirme et le projet de nouveau port à Bagamoyo est censé sortir de terre ces prochaines années. On doit encore attendre pour la concrétisation de son équivalent mozambicain, le projet de Techobanine.
Sans aucune économie domestique, Djibouti ne peut reposer que sur sa fonction régionale de transbordement et les échanges via notamment la nouvelle voie ferrée « made in China ».
Le port du micro État va donc continuer sa croissance même s’il faudra laisser sans doute quelques volumes éthiopiens à Massawa en Érythrée et Berbera au Somaliland.