Se positionner comme un hub de ré-exportation de produits agro-alimentaires (céréales et oléagineux) en provenance d’Amérique du Sud et à destination de l’Afrique de l’Ouest, telle est l’ambition du port de Las Palmas. Situé à une centaine de kilomètres de l’Afrique, le principal port de l’archipel des Canaries dispose de réels atouts. Le nouveau quai de l’Esfinge, actuellement en construction, devrait offrir des conditions optimales, avec sa longueur de 400 m et sa profondeur de 15 m sur une superficie de 150 000 m2, pour des activités destockage et conditionnement. « Nous souhaitons attirer des investissements sud-américains, principalement d’Argentine et du Brésil, qui pourraient en outre bénéficier de notre statut fiscal privilégié », affirme Sergio Galván, président de la Fondation Ports de Las Palmas, qui dépend de l’Autorité portuaire de Las Palmas (APLP). Le statut de la Zone spéciale des Canaries (ZEC) prévoit un taux d’impôt sur les sociétés de 4 %.
La marchandise serait acheminée par de gros vraquiers (70 000 tpl) puis réexpédiée dans des navires de moindre taille vers les ports africains. Ce schéma de hub est déjà celui du centre logistique du Programme alimentaire mondial (Pam) des Nations unies qui réexpédie chaque année 100 000 t de produits vers l’Afrique.
Les responsables de l’APLP ont déjà fait connaître ce projet en Amérique du Sud. « Le quai sera terminé à la fin de l’année et nous relancerons la prospection en Amérique du Sud » souligne Sergio Galván qui affirme avoir reçu des marques d’intérêts, notamment de la part de « plusieurs gros acteurs argentins ». L’APLP y croit fermement et considère que le port est une vraie porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest. Le continent représente 70 % du trafic de conteneurs (1,2 MEVP en 2017) et les deux tiers du trafic total (26,8 Mt).