« La tendance portuaire est à la spécialisation, souvent liée à des trafics de niche », soutient Denis Cordel, consultant spécialisé sur la logistique portuaire et basé en Afrique. « Dans 15 ans, tous les ports d’Afrique seront des ports avec des terminaux spécialisés sur le modèle européen. Le mouvement est amorcé: Sea-Invest a obtenu la concession du quai minéralier du port d’Abidjan. Le groupe Nectar est en partenariat au Sierra Leone pour le terminal de vrac et de breakbulk. Necotrans au Sénégal, acquis par le groupe Bolloré, est positionné sur l’aménagement et la gestion des terminaux vraquiers ».
En janvier dernier, le Sénégal annonçait avoir concédé plus de 500 ha à des investisseurs privés à Sendou, à 35 km de Dakar, pour y réaliser trois terminaux (vracs liquides, céréales et minerais) d’une capacité de 7 Mt dès sa première année d’exploitation. Le 2 septembre, à Pékin, Tema LNG Terminal Company signait avec le chinois China Harbour Engineering Company (CHEC) un contrat pour la construction d’un terminal de regazéification de GNL, au port de Tema (Ghana). La réalisation de ce terminal devrait coûter plus de 350 M€ et être réalisé dans un délai de 18 mois.
Outre l’activité minière, le ro-ro reste une activité au fort potentiel. En témoigne l’âpre concurrence pour la desserte régionale que se livrent des acteurs comme le néerlandais NMT Shipping, le génois Linea Messina ou le leader mondial du segment Grimaldi Lines, qui réalise 15 % de son chiffre d’affaires avec la côte africaine occidentale. Et… MSC qui vient de se positionner.