Position de force pour le port scaldien sur l’Afrique. Pour consolider sa position, l’autorité portuaire anversoise, de concert avec le privé, déploie une stratégie qui consiste à multiplier les partenariats avec les ports et autorités le long du vaste littoral africain. Cette démarche est animée par deux filiales. Apec (Antwerp Port Training Centre) intervient pour la formation de dockers et de cadres à des fins d’amélioration de la productivité. PAI (Antwerp Port International et Investissements) exerce un rôle de consultant dont le panel d’interventions va de l’aide à la gestion à l’assistance, à maîtrise d’ouvrage, au marketing et au management des systèmes d’informations pour fluidifier les passages portuaires. Quant à la nature des investissements, les responsables anversois restent discrets, indiquant toutefois que l’intervention n’excède jamais 10 à 15 % du total estimé. Anvers a récemment renforcé sa coopération avec Dakar (Sénégal), port stratégique avec son trafic annuel de 17 Mt et sa localisation au croisement des routes Europe du Nord, Amérique du Sud et Afrique du Sud. PAI va apporter son expertise en vue de la réalisation d’un nouveau port en eaux profondes à 50 km de Dakar, couplé à une zone logistique de 600 ha de façon à accueillir des ULCS.
Avec Douala (Cameroun) qui traite un trafic de 15 Mt par an, un accord d’une portée de 5 ans vise la formation de dockers et un transfert de compétences afin d’optimiser la gestion de la zone portuaire.
L’accord contracté pour 6 ans avec les autorités du Bénin, essentiel pour desservir le Burkina Faso, le Niger et le Mali, porte sur l’administration du port de Cotonou, la modernisation et développement de ses infrastructures. D’ores et déjà sept spécialistes expatriés et un manager opèrent sur place.
Parade à la pénétration chinoise
La coopération avec Matadi, où d’importants investissements avaient été effectués en infrastructures et équipements, est en sommeil au regard de la situation de la République démocratique du Congo.
Une étape importante a été franchie à San Pedro, en Côte d’Ivoire, porte de sortie du cacao, avec un partenariat privé-public.
Le groupe belge Sea-Invest, déjà présent à Abidjan, va développer à San Pedro une cimenterie à la capacité doublée, ce qui nécessite la réalisation d’un quai pour réception de clinkers et exportation d’autres produits.
D’aucuns considèrent que la stratégie du port scaldien – que commence à imiter Rotterdam – constitue une parade à la forte pénétration des Chinois en Afrique. Cela n’est que très partiellement vrai. Les Chinois se déploient en Afrique en finançant des infrastructures à caractère stratégique, des liaisons ferroviaires, des terminaux en coopération avec des armements, comme c’est le cas à San Pedro où sera réalisé un terminal à conteneurs avec MSC.
Anvers est dans une autre dynamique qui consiste à suivre sa clientèle, chargeurs, réceptionnaires des deux côtés et armements. Tel MSC qui a annoncé son intention de développer l’armement Kenya National Shipping Line (KNSL) pour l’instant actif en tant que NVOCC.