Le nombre de sites européens « agréés » ne serait pas suffisant pour traiter les volumes de navires nécessaires au regard de l’évolution du marché. C’est du moins ce que soutiennent les chantiers asiatiques et l’association européenne des propriétaires.
L’augmentation en flèche du nombre de bateaux démontés interpelle en effet.
Il est par nature variable car directement lié à la santé économique mondiale: ainsi l’inventaire des bateaux démolis dans le monde réalisé par Shipbreaking Platform recensait 1 254 navires en 2012 soit 20 à 30 % de plus qu’en 2011 (effet du retrait progressif des pétroliers à simple coque) contre 1 026 en 2014 et seulement 835 en 2017.
Mais la crise de surcapacité, la concentration des armements, l’élargissement du canal de Panama qui a rendu obsolète une partie des navires… sont autant de facteurs-accélérateurs. En 2006, la moyenne d’âge des porte-conteneurs démolis était d’environ 28 ans. Il n’était plus que de 20 ans en 2016. Cette année-là, 27 % du tonnage mondial ont été envoyés à la casse.
La réglementation 2020 sur les carburants à faible teneur en soufre risque de condamner prématurément les vraquiers. De même, tous les analystes prévoient une année 2018 record de navires pétroliers en démolition, en raison de la mauvaise passe du transport pétrolier, avec des prix et des marges en berne.