Quels choix stratégiques opérer pour rester dans le jeu maritime? Comment peuvent manœuvrer les 11 ports plantés dans ces territoires qu’on dit ultrapériphériques et qui s’inscrivent dans le cadre si particulier de l’Outre-mer.
Quel marchepied saisir pour obtenir sa quote-part du déplacement des lignes de forces maritimes et profiter (un peu) du goût renouvelé pour les services « tour du monde ».
Comment capitaliser sur un positionnement géographique souvent idéal mais non exclusif pour continuer de s’allumer sur les écrans-radars des armateurs?
Comment faire la différence face aux appétences maritimes des pays concurrents dans leur sphère d’influence respective?
Comment dépasser leur statut de simple « porte d’entrée » et s’impliquer davantage dans l’économie interrégionale?
Autant de défis que d’enjeux. Autant de menaces que d’opportunités. Autant de forces que de faiblesses.
Qu’elles soient offensives ou défensives, les stratégies déployées par les ports ultramarins pour défendre leur pré carré (sauvegarder leur capacité à accueillir des lignes régulières directes) ou tenter un positionnement (gager sur une localisation géostratégique à l’interface des océans Atlantique, Pacifique et Indien) sont multiples et variées.
Entre ce qu’ils devraient être mais ne sont toujours pas. Ce qu’ils pourraient être mais ne sont pas encore… les ports ultramarins n’occupent pas vraiment la place qui devrait leur revenir, alors qu’ils sont au plus près des routes maritimes les plus denses en trafic (celles qui relient la Chine au Moyen-Orient, à l’Europe et aux États-Unis).
Il est encore trop tôt pour jauger de l’effet de la « stratégie Macron » pour les territoires ultramarins, que le chef de l’État a présenté fin juin en clôture des Assises des Outre-mer et qui doit servir de « feuille de route » gouvernementale sur la durée du quinquennat. Quoi qu’il en soit, l’« archipel France », selon son expression, totalise grâce à ces territoires lointains 97 % du domaine maritime national et 11 millions de km2 de zone économique exclusive (ZEE). Mieux, la France a ainsi la main sur quelques points de passage névralgiques (canal de Suez et de Panama; détroits deGibraltar, Malacca ou Ormuz), tous permettant de rallier par le plus court chemin les plus routes les plus empruntées du globe. S’ils n’apportent, avec leur 12,8 Mt, qu’un maigre écot au trafic métropolitain (351,9 Mt), les ports d’Outre-mer versent au patrimoine maritime nationale 11 sites situés dans les bassins
* « Antilles françaises – Océan atlantique – Caraïbes » (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy, deux à l’île Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon), « Sud océan indien » (La Réunion, Longoni-Mayotte); bassin « Pacifique occidental » (Nouvelle-Calédonie, Papeete – Tahiti, Wallis et Futuna)