« Dans la perspective du développement du Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire et de la modernisation du réseau ferroviaire pour pouvoir transférer du fret sur le rail, il était essentiel de devenir une zone prioritaire d’investissement en France pour favoriser l’intermodalité et créer des routes de fret Est-Ouest. Or, jusqu’ici, soit les trafics remontaient de Marseille, Barcelone, Valence ou descendaient d’Anvers, Rotterdam, Hambourg, ignorant totalement l’Ouest de la France », indique Sébastien Pilard, vice-président de la région des Pays de la Loire en charge de la croissance bleue et du développement international, satisfait d’avoir obtenu l’appui du gouvernement et pu asseoir la position de leadership du GPMNSN sur la façade Atlantique face aux concurrents aquitain ou breton.
Renforcer l’axe Saint-Nazaire-Nantes-Angers-Tours
Depuis 2016, la région, emmenée tour à tour par ses présidents de région Bruno Retailleau puis Christelle Morançais, avec le bureau de représentation des Pays de Loire à Bruxelles et le soutien de la commission de l’Arc Atlantique ont mené un important travail de lobbying pour infléchir la vision européenne et inscrire Nantes-Saint-Nazaire dans les schémas de transport européens. « Ce préalable était incontournable », insiste Sébastien Pilard. « La stratégie européenne est de travailler très en amont. Une fois les schémas validés, il est quasiment impossible de se greffer dessus. Or, pour s’engager sur des plans ferroviaires, il est difficile de se passer des financements européens ».
Qu’est-ce que ça va changer concrètement? « L’intérêt est double, assure Yasmine Brossaud-Prin, directrice des Finances et de la programmation du GPMNSN, on va devenir visible et attractif à l’échelle internationale. Quand en Asie ou en Afrique, un chargeur consultera la carte européenne, il découvrira une nouvelle porte d’entrée sur l’Atlantique ». S’il est, à ses yeux, encore un peu tôt pour se projeter en termes d’investissement, les réflexions doivent s’engager rapidement pour répondre aux appels à projets européens lancés par thème et par mode de transport d’ici 2020. « Ce qui coïncidera avec l’élaboration du futur plan stratégique du port en 2021 et l’accélération de projets multimodaux sur les corridors de fret », dit-elle, rappelant que de nombreux investissements cofinancés par l’Europe dans le cadre du plan stratégique 2015-2020 (7 M€) ont été déployés, à l’instar de l’extension du terminal à conteneurs pour accueillir des navires de plus grande dimension ou la mise en œuvre de l’Autoroute de la mer entre Montoir et Vigo. Concrètement, l’axe Saint-Nazaire-Nantes-Angers-Tours, l’une des principales liaisons ferroviaires de la région, sera inscrit sur le Corridor Atlantique dès l’adoption définitive du nouveau MIE. « Des études et travaux pourront alors prétendre de façon prioritaire à des fonds européens pour augmenter la capacité et la fiabilité de la ligne », dit-on à la région. « À travers les choix de gouvernance et les projets de développement économique pour le territoire, le Grand Port va nous occuper beaucoup… », note Sébastien Pilard.