Les autorités françaises (la commission des transferts) doivent encore approuver la transaction. Mais EDF, l’actionnaire de référence qui contrôle 65 % du terminal gazier de Dunkerque aux côtés de Total (10 %), devrait pouvoir céder ses parts dans l’infrastructure pour une valeur totale de 2,4 Md€. Et ce, un an et demi après sa mise en service.
Le belge Fluxys, déjà actionnaire avec 25 % du capital, s’est associé aux assureurs Axa et Crédit Agricole Assurance de façon à intervenir à hauteur de 35,8 %, soit une majorité de plus de 60 %, dont 30,4 % pour compte de Fluxys.
À cette occasion, un consortium d’investisseurs financiers sud-coréens fait également son entrée, à 39 %. Il réunit Samsung Securities, Industrial Bank of Korea et Hanwha Investment Securities. Le groupement a emporté l’enchère face à un autre consortium sud-coréen et au canadien Brookfield.
Le terminal reste néanmoins dans des mains franco-belges. L’exploitation du terminal Dunkerque LNG relève toujours des compétences de Gaz Opale, une joint-venture entre Fluxys (49 %) et Dunkerque GNL (51 %).
Tant le terminal GNL de Dunkerque que celui de Zeebrugge vont pouvoir ainsi consolider leurs positions dans ce secteur, du fait notamment de leur complémentarité. Le terminal dunkerquois possède les infrastructures nécessaires pour la réception, le stockage et la livraison du carburant qu’on présente partout comme la solution pour satisfaire les nouvelles réglementations en matière de teneur en soufre. Il bénéficie de plus de contrats d’approvisionnement à long terme (20 ans) avec EDF et Total. Sur un volume total de regazéification de 13 milliards de m3, EDF a souscrit un contrat pour 8 milliards de m3 et Total pour 2 milliards de m3. Avec cette capacité (supérieure à celle de Zeebrugge), l’installation peut approvisionner les marchés français et belge. Un gazoduc relie les terminaux de Dunkerque et Zeebrugge.
Pour Dunkerque comme pour Zeebrugge la livraison de GNL est primordiale d’autant plus qu’un de leurs principaux clients, l’armement CMA CGM, va aligner d’ici 2020 une série de 9 porte-conteneurs de 22 000 EVP propulsés au GNL. Une commande qui fait en outre partie d’un accord avec le groupe Total Marine qui livrera 300 000 tm/an.