« D’ici la fin du mois, nous aurons une idée des coûts et des bénéfices des principaux grands chantiers, mon objectif est de savoir si le jeu en vaut la chandelle ». Depuis son arrivée au ministère des Infra-structures et des Transports, Danilo Toninelli, nouveau ministre du gouvernement issu de la coalition formée par le Mouvement 5 étoiles (M5s) et la Ligue (extrême droite), a une idée fixe: honorer les promesses de campagne faites à l’électorat du Mouvement. Au sens large. Aux défenseurs de l’environnement, il a promis d’interrompre les grands travaux, notamment, le Lyon-Turin ou l’extension des réseaux autoroutiers.
« Rentables et compatibles »
Renoncer à ces chantiers, dont le montant est estimé à quelque 40 Md€ à l’échelle nationale, sera inéluctablement source de tensions. D’abord avec Bruxelles qui a financé en partie les travaux, puis avec ses partenaires européens, à l’instar de la France, qui pourraient demander des indemnités mais aussi avec la Ligue, qui promeut le développement des infrastructures.
Les tensions se font déjà sentir. Alors que le gouvernement prêtait serment devant le président de la République Sergio Mattarella, les deux parties s’achoppaient sur la construction d’une nouvelle bretelle autoroutière dans la région de Bologne. Un projet soutenu par la Ligue mais contesté par le M5s au nom de la défense de l’environnement. Danilo Toninelli a finalement arbitré en bloquant le chantier.
Au niveau maritime, la politique des investissements « rentables et compatibles » avec la protection de l’environnement de Danilo Toninelli n’est pas sans risques. Exemple en est déjà donné avec le projet de construction d’un hangar pour bateaux dans le port de Livourne que le nouveau ministre a ajourné. Le problème va également se poser quand il faudra débloquer les fonds pour satisfaire une autre promesse de campagne du M5s: le transport de marchandises par voie d’eau et le développement du rail dans les ports. Deux dossiers-clés pour les acteurs maritimes qui font déjà pression sur le ministre. Selon un autre proche, le nouveau ministre pourrait aussi renforcer les partenariats public-privé pour économiser les deniers de l’État.
Relancer l’économie par les infrastructures
Si les grands chantiers comme le Lyon-Turin et les autoroutes sont dans le collimateur du ministre des Infrastructures et des Transports, en revanche le dossier maritime fait partie des priorités. Les autoroutes de la mer et le développement du fer devraient donc, in fine, profiter de la nouvelle donne.