Depuis le rapport sur la « croissance bleue » de la Commission européenne publié en mars 2017, stratégie à long terme visant à soutenir la croissance durable dans les secteurs marin et maritime, les initiatives se multiplient pour orienter l’investissement vers l’économie bleue, soit l’ensemble des activités liées à la mer (aquaculture, tourisme, biotechnologies maritimes, transport maritime, énergies marines, etc.), qui, à en croire les perspectives de l’OCDE, devraient croître, d’ici 2030, deux fois plus vite que les autres pans de l’économie. Pour agréger les réflexions sur ce sujet, l’association Ocean Assets Institute a prévu, de concert avec la DG Mare de la Commission européenne, le Cluster maritime français et Armateurs de France, une série d’événements à travers l’Europe, réunissant investisseurs institutionnels et privés, entrepreneurs, acteurs maritimes et décideurs politiques. Avant Bruxelles, qui s’est tenu le 17 mai dernier, et Cardiff et La Haye, prévus prochainement, c’est Paris qui a accueilli le premier BlueInvest le 3 mai dernier.
Oscillant entre la nécessité d’innover, les opportunités à saisir et les risques pour les investisseurs, la première table ronde (« où sont les opportunités? »), qui faisait intervenir le directeur de la DG Mare, Bernhard Friess, le président du Cluster maritime français, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, le PDG de Louis-Dreyfus Armateurs, Gildas Maire, et le directeur de France filière pêche, Pierre Leenhardt, a aussi et surtout été l’occasion de pointer le poids du secteur « bleu » au niveau européen: 5,4 millions d’emplois et une valeur ajoutée brute de l’ordre de 500 Md€, qui moyennant financements débloqués par l’Union européenne pourraient « doubler ».
Accéder aux opportunités
La seconde table ronde (Comment accéder aux opportunités?), animée par des acteurs de la finance spécialisés dans l’économie maritime, a donné quelques clés de financement possible via les offres portées par Ace Management, fonds d’investissement dédié au secteur maritime, et Ekosea, plateforme de mise en relation entre investisseurs et porteurs de projets innovants dans le domaine maritime.
« Leaders maritimes de demain » fléchait la troisième table ronde orchestrée autour de quelques illustrations d’entreprises détonnant dans l’utilisation des algues, la valorisation de l’énergie des vagues et courants marins, la désalinisation de l’eau de mer, la gestion des flottes de navires, la consommation énergétique des bateaux de travail.
Financer les innovations du secteur maritime est une obligation pour répondre à la concurrence mondiale, n’ont pas manqué de souligner quelques interventions émanant de la salle, insistant sur la nécessité d’une volonté politique, incarnée par un soutien public, tant national qu’au niveau européen.
70
Avec plus de 70 participants, le séminaire sur la finance maritime BlueInvest Paris a été considéré comme un succès par l’organisateur Ocean Assets Institute. Son président, Michael Adams, envisage pour les prochaines éditions d’y adjoindre des rendez-vous BtoB.