Le Centre de formation de l’Institut de formation des métiers de la manutention portuaire, fondé en 2010, franchit une nouvelle étape avec l’inauguration de nouveaux locaux, situés près des terminaux à conteneurs de Marseille-Fos (Bouches-du-Rhône). L’ancien hangar de 500 m2 d’Eurofos, restitué au Grand Port maritime de Marseille, abrite désormais le centre de l’Institut de formation des métiers de la manutention portuaire (IFMMP). Deux conteneurs flambant neufs de 40 pieds ont été transformés en salles de cours et 500 000 € ont été investis dans deux simulateurs à la conduite d’engins (cavaliers et portiques) conçus par la société Acréos. « Très réalistes, ils permettent de former sans risque puisque nous simulons même un retournement de cavalier. Ils évitent également de pénaliser l’outil de production », observe Stéphane Moro, un des neuf dockers formateurs.
L’investissement total atteint 1,2 M€ financé par les cinq manutentionnaires (Seayard, Eurofos, Carfos, Nicolas Frères et Sosersid) avec le soutien de la région Paca. « Nous avons l’ambition que cet outil devienne la vitrine de la formation portuaire en France », a souligné Nicolas Gauthier, président du Syndicat des entreprises de manutention de Marseille-Fos (Semfos) devant ses pairs et les dockers formateurs. Aux termes d’une formation théorique de 15 jours, les jeunes recrues évoluent sur les quais en binôme avant de devenir autonomes.
Tensions sur la main-d’œuvre
« Nous sommes passés de 450 à 636 dockers en formation entre 2016 et 2017 », souligne Bruno Sollier, directeur du Gemfos et président de l’IFMMP. Les 462 dockers salariés du Gefmos ne suffisant plus à répondre aux besoins croissants de main-d’œuvre, les manutentionnaires ont créé en octobre 2017 le GemForm, destiné aux nouveaux venus dans la profession.
« Les dockers sont de plus en plus jeunes. Ils passent des tests psycho-techniques de mise en situation au préalable. Nous leur assurons un cursus complet de 36 mois aux termes duquel ils intègrent le Gemfos. 70 jeunes ont rejoint le GemForm depuis octobre et nous allons recruter 70 dockers supplémentaires », ajoute Bruno Sollier. Ces recrutements devraient permettre de répondre aux pointes de trafics. La semaine dernière, le Syndicat des transitaires pointait justement les tensions sur la main-d’œuvre sur les terminaux de Fos, où travaillent 817 dockers.