Rien ne va plus pour l’implantation d’une filière éolien offshore sur le port du Havre. Même si certains élus, comme la députée du Havre Agnès Firmin-Le Bodo (UDI), se veulent rassurants, le projet qui concerne la construction d’une usine d’assemblage de nacelles pour des turbines de 8 MW et un site de fabrication de pales sur le quai Joannes-Couvert pourrait avoir du plomb dans l’aile. Le projet porté par Siemens-Gamesa est à enjeux car il pourrait créer à terme 750 emplois directs et une centaine d’emplois induits sur le territoire havrais et au-delà. L’annonce faite par le gouvernement mi-avril de vouloir renégocier les tarifs de rachat de l’électricité qui sera produite par les six parcs éoliens offshore français a remué localement. Pour le ministère de la Transition écologique, il ne s’agit pas d’annuler des projets mais de « permettre leur évolution » tout en évitant « une dépense publique excessive pour les Français ». Pour autant, nombre d’acteurs économiques et d’élus craignent l’abandon du projet havrais d’autant que le site de Cherbourg, qui sera exploité par le groupe industriel General Electric, est lui bel et bien confirmé. Une inquiétude qu’a relayée récemment le député communiste de Seine-Maritime Jean-Paul Lecoq, accusant la région Normandie de vouloir privilégier le projet cherbourgeois au détriment du Havre. Ce que réfute catégoriquement le premier vice-président de la région Normandie, Jean-Baptiste Gastinne. Les déclarations en mai de Cédric Turnaco, le directeur de la communication de Siemens-Gamesa en France, ont encore nourri les inquiétudes. Le responsable a expliqué qu’il n’était pas exclu d’annuler purement et simplement le projet havrais si la renégociation des tarifs de rachat entre le gouvernement et les industriels n’aboutissait pas. Haropa Port du Havre se veut pragmatique garantissant être toujours en contact avec Siemens-Gamesa dans le cadre de négociations portant sur le protocole de pré-réservation des terrains. Ces négociations ont repris suite à l’accord favorable donné par l’Agence française de biodiversité (AFB) en février dernier pour le parc éolien offshore de Dieppe-Le Tréport auquel le projet havrais est en partie lié. Chez Haropa, on admet d’ailleurs que l’implantation industrielle, validée à l’origine, pourrait encore évoluer.
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Des inquiétudes pour l’éolien offshore au Havre
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