Après avoir privilégié l’affrètement ces six dernières années, Petrobras profite d’une amélioration de ses conditions financières et de la réduction de sa dette pour lancer à nouveau la construction de plateformes pétrolières en propre.
D’ici la fin de l’année, le géant pétrolier mettra en opération sept nouvelles plateformes de production pétrolière (dont six, en propre, ont été commandées en 2012). Grâce à ces nouveaux équipements et aux cinq unités qui pourraient venir s’y ajouter à l’horizon 2021, le géant pétrolier compte accroître la production nationale, passant de 2 à 2,9 millions de barils quotidiens d’ici quatre ans.
Cette annonce tombe à pic pour les acteurs du secteur naval brésilien, en berne depuis qu’a éclaté en 2014 un vaste scandale de corruption éclaboussant Petrobras, certains de ses fournisseurs et des politiciens de tous bords. Depuis lors, au moins 20 chantiers navals ont fermé leurs portes (sur un total de 52), menant à la suppression de 50 000 emplois, affirme le Syndicat national de l’industrie navale (Sinaval).Hugo Repsold, directeur du développement de la production et de la technologie de Petrobras, n’a pas révélé quels seraient les quotas de contenu local exigés dans la construction de ces plateformes. La compétitivité sera donc, plus que jamais, le maître-mot. Ce qui laisse certains experts sceptiques, à l’instar de Fernanda Delgado, chercheuse pour FGV Energia: selon elle, le secteur naval brésilien rime avec « une efficacité très faible et un coût très élevé ». Le défi est donc de taille pour assurer la relance de l’industrie navale.