Le terminal à conteneurs automatisé est une réalité depuis une dizaine d’années, initiée en Europe, à Rotterdam (1993) et Hambourg (2002), où le stockage et la mise à disposition des conteneurs par des équipements sont totalement automatisés.
Il manquait l’automatisation des portiques de quai avec le navire, c’est chose faite depuis décembre 2017 avec l’entrée en service du premier terminal automatisé à Shanghai.
Le port de Rotterdam fait aussi figure de pionnier (1993) dans la digitalisation de l’ensemble de ses systèmes portuaires. La standardisation de certaines technologies, la multiplication et la baisse des coûts des instruments de mesure et d’analyse des données en temps réel lui permettent aujourd’hui d’aller au-delà afin de dégager de la valeur de ses multiples sources d’information (baisser les coûts et/ou augmenter les revenus).
Rotterdam compte désormais s’appuyer sur les objets connectés pour développer des applications comme le « jumeau numérique ». La simulation numérique de l’entrée d’un navire dans un port, par exemple, « rend le fonctionnement plus facile à observer et à prévoir, dans ses moindres détails, en tenant compte d’un grand nombre de paramètres », indiquent les autorités portuaires.
Dans le jeu de compétition mondiale, on sait à quel point le fait de traiter des navires sur ses quais efficacement et rapidement est un indicateur essentiel de la réputation et donc de compétitivité portuaire. Selon Paul Tourret, la digitalisation des ports concernerait aujourd’hui essentiellement « les pays à fort coût: Australie, États-Unis, Europe, Hong Kong, Singapour et même la Chine y vient, avec Shanghai ».