Un projet de la CNUCED réunit les ports irlandais

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Alors que le Brexit pourra avoir pour effet de renforcer la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, les ports des deux côtés de l’île se rapprochent, puisqu’ils ont signé le 11 avril 2018 un protocole d’accord avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), à travers lequel ils renforcent leur engagement à travailler au développement des ports africains et asiatiques. Ce protocole d’accord, d’une durée de quatre ans, implique le port de Belfast, situé en Irlande du Nord, et ceux de Cork et Dublin, situés en République d’Irlande. Il marque la continuité de leur adhésion au programme portuaire « Train for Trade » (voir plus loin en pages 60-61) de la CNUCED, qui consiste pour les ports des pays développés à soutenir ceux des pays du Sud.

850 cadres portuaires formés

C’est tout naturellement aux ports situés en pays anglophones que les ports irlandais, qui participent au programme de la CNUCED depuis onze ans, apportent leur aide: le Ghana et le Nigeria en Afrique, ainsi que l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines en Asie. « Leur soutien a produit des résultats impressionnants, avec la formation de plus de 850 cadres supérieurs et intermédiaires », selon la secrétaire générale adjointe de la CNUCED, Isabelle Durant, qui souligne que « l’impact dépasse les chiffres et la formation est devenue un facteur de changement majeur dans la carrière des diplômés », citant l’exemple du Ghana où les autorités portuaires ont rendu les cours obligatoires pour les cadres moyens souhaitant obtenir une promotion.

Coopération portuaire malgré le Brexit

Le nouvel accord signé pour les quatre prochaines années s’inscrit dans la continuité de l’action précédente. Concrètement, il prévoit que les ports irlandais s’engagent à aider à la mise à jour du matériel d’enseignement, à accueillir des ateliers de formations pour les instructeurs locaux en Asie et en Afrique, à organiser des réunions de coordination pour rassembler les principaux bénéficiaires et partenaires du programme, à envoyer des cadres supérieurs pour diriger des modules de formation dans les ports d’Afrique et d’Asie, et à soutenir le développement d’une plateforme numérique pour le programme.

Au-delà de la coopération Nord-Sud, l’expérience est aussi intéressante pour parvenir au « fonctionnement et au succès de l’économie de toute l’Irlande », tâche dans laquelle les trois ports irlandais sont « concurrents, mais aussi partenaires », selon Kevin Allen, capitaine du port de Belfast. Une collaboration entre les ports du Nord et du Sud de l’île est en effet essentielle alors que le Brexit pourrait voir la mise en place d’une nouvelle frontière commerciale à travers l’Irlande à partir de mars 2019. L’accord passé entre Bruxelles, Londres et Dublin en décembre 2017 pour éviter les contrôle douaniers sur les marchandises circulant entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande ne concerne en effet que la frontière terrestre, et pourrait bien ne pas s’appliquer aux marchandises empruntant la voie maritime entre des ports des deux parties de l’île.

Le chiffre-clé

1 million

C’est le nombre de conteneurs ou remorques routières qui devront subir une inspection douanière au port de Dublin après la mise en œuvre du Brexit. Sur 1,3 million de conteneurs qui entrent actuellement chaque année dans le port, seuls 200 000 sont inspectés, les autres provenant de pays de l’Union européenne.

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