Les organisations syndicales de la SNCF ont entamé un mouvement de grève le 22 mars 2018 et appelé à une grève reconductible 2 jours sur 5 à compter du 3 avril.
Le 21 mars, par la voix de l’Association française du rail (Afra), les opérateurs de fret ferroviaire ont fait part de « leur inquiétude face à ce nouveau mouvement de grève dont ils vont être, au même titre que les usagers, les premières victimes ». L’Afra rappelle que les entreprises ferroviaires, les opérateurs de transport combiné et les chargeurs ont déjà subi en 2016 les conséquences de nombreux mouvements sociaux qui ont fortement pénalisé l’activité du fret ferroviaire. L’Afra souligne que « le fret ferroviaire est fragile ». En raison notamment d’un mauvais état du réseau et d’un coût important de l’utilisation des infrastructures, le fret ferroviaire peine à regagner des parts de marché au transport routier « alors qu’il présente des avantages écologiques mais aussi sociaux et économiques indéniables ». Selon l’Afra, « concrètement, la grève des cheminots va se traduire par une impossibilité des opérateurs de fret ferroviaire de faire circuler les trains prévus, désorganisant ainsi la logistique des chargeurs et occasionnant des manques à gagner et des surcoûts. Rappelons par ailleurs que 2 jours de grève représentent pour les acteurs du secteur l’équivalent d’une semaine d’activité perdue ».
Le 19 avril, l’AUTF a enfoncé le clou: « Après deux semaines de grèves SNCF, les chargeurs ne peuvent que constater l’impact négatif des difficultés de circulation des trains de marchandises. C’est 60 % de leur plan de transport ferroviaire usuel qui ne se sont pas réalisés ». Si la plupart d’entre eux avaient anticipé et mis en œuvre des solutions palliatives, la durée du mouvement fait craindre des conséquences « sur leur écosystème réunissant autour d’eux fournisseurs et clients ». Au moment où l’activité donne des signes de reprises, « les volumes de marchandises qui ne pourront pas être livrées vont multiplier les ruptures de stocks et occasionner des arrêts de production, c’est-à-dire des pertes définitives de chiffres d’affaires ». terme, pour l’AUTF, c’est la pérennité du fret ferroviaire qui est en jeu, son attractivité, sa compétitivité, la qualité du service. L’association « veut croire que l’intention du Premier ministre de prendre en compte le fret ferroviaire dans la réforme actuelle va dans une bonne direction. Développement du transport de marchandises par le rail, c’est deux fois oui pour les chargeurs. Oui à un plan de relance qui s’appuie sur des mesures concrètes, efficaces et durables et qui saura garantir la continuité du service. Oui pour conforter l’avenir du ferroviaire qui participe au verdissement des transports en France ».