Tous les ports sont des centres névralgiques de l’économie mondiale. « 80 % des marchandises, en volume, dans le monde sont acheminées par navire, a rappelé Isabelle Durant, secrétaire générale adjointe, lors de la 20e réunion de coordination du réseau francophone du programme de gestion portuaire TrainforTrade de la Cnuced organisé à Genève du 9 au 11 avril 2018. En plus de gérer en temps et heure les biens marchands qu’ils reçoivent, les ports, maillons essentiels des chaînes de valeurs mondiales, doivent se préparer aux effets du changement climatique, à la hausse des températures, à la montée des eaux et à l’émergence de phénomènes climatiques extrêmes ». À l’imprévisibilité climatique, il faut ajouter l’instabilité économique et financière, les menaces liées à la cyber-criminalité, entre autres fléaux.
Le transport maritime et les infrastructures portuaires sont au cœur du développement économique et social des pays en développement. Dans le monde, 59 % des marchandises exportées le sont depuis le port d’un pays en développement et 64 % des importations sont déchargées dans le port d’un de ces pays. Investir dans ce secteur facilite les échanges commerciaux. Dans un secteur portuaire bien organisé, le volume des échanges augmente, les coûts de transport diminuent, favorisant ainsi la compétitivité d’une économie alors en mesure de créer des emplois et de distribuer des revenus. Cette stratégie doit s’inscrire dans le respect de l’équité sociale, de la préservation des ressources et du respect de l’environnement. De plus, l’évolution des réglementations nécessite une adaptation constante à la complexité croissante de la gestion portuaire.
Un programme autour de 3 axes
Pour aider à atteindre ces objectifs, avec TrainforTrade, la Cnuced propose depuis plus de 20 ans un programme de formation à destination des pays en développement qui souhaitent faire évoluer leurs infrastructures portuaires vers plus d’efficacité et de performance. TrainForTrade soutient les communautés portuaires des pays en développement à travers des réseaux comptant des institutions publiques, privées, nationales et internationales. Ce programme est axé sur le développement des ressources humaines des communautés portuaires. La Cnuced permet de combler une absence de formation, comme, par exemple, en Haïti.
La formation s’articule autour de 3 axes: des échanges d’expériences et l’ouverture aux bonnes pratiques entre pays du Nord et du Sud, mais aussi entre pays du Sud, grâce à l’existence d’un solide réseau mondial. La Cnuced veille à la démultiplication de l’impact de son programme grâce à la formation d’enseignants. Ce modèle garantit un effet « tâche d’huile », dans un même port, mais aussi au-delà, dans des installations portuaires d’autres pays en développement grâce aux partages d’expériences. Enfin, grâce aux technologies de l’information et de la communication, la formation peut être dispensée à distance, permettant un plus grand nombre de bénéficiaires à un moindre coût. Un « certificat portuaire » de haut niveau reconnu à l’international est délivré à l’issue de la formation.
Concrètement, à Lomé, TrainforTrade a permis la réalisation d’une passerelle pour faciliter l’accostage des marins auparavant cantonnés sur leur navire en attente de débarquement.
Des applications concrètes
À Dakar, une réalisation incubée lors de la formation a permis la mise au point d’un système électronique de repérage des coupures sur le réseau Intranet du port – plus de 21 km de câbles et fibres optiques – et réduit le temps d’identification des pannes – très fréquentes – d’une journée à une heure, qui se traduit en hausse de productivité. Au Bénin, un nouveau système d’affectation des dockers s’est révélé rentable grâce à une lecture optique des empreintes digitales à l’entrée du port de Cotonou: meilleur filtrage des employés accrédités, répartition plus judicieuse des dockers aux quais de déchargement et de chargement des marchandises.
Délivrance d’un certificat
Avec TrainforTrade, la CNUCED propose depuis plus de 20 ans un programme de formation à destination des pays en développement qui souhaitent faire évoluer leurs infrastructures portuaires vers plus d’efficacité et de performance. Un « certificat portuaire » de haut niveau reconnu à l’international est délivré à l’issue de chaque formation.